(Britomare dit :)
Un grand cœur...
Ne veut point éluder l’arrêt des destinées.
Toujours, sans s’émouvoir, il attend le trépas,
Et, lorsque le Ciel parle, il ne l’en dédit pas.
(Tigrane dit :)
Qu’entens-je ! Est-il bien vrai ? Quelles douceurs secrètes ! Les Dieux sont apaisés, Madame, si vous l’êtes.
(Élise dit :)
La mort est un cruel tourment,
Qui, pour adorer Britomare,
Ne me laisse plus qu’un moment.
(Phraate dit :)
Lorsque je me baignois dans le sang de mes frères,
Les Dieux, ces justes Dieux, ne m’étoient point contraires ;
Dans un calme profond, ils me laissoient régner ;
Un si grand criminel se faisoit épargner.
Ceux mêmes dont le sang fut versé par mes crimes
Pour apaiser le Ciel me servoient de victimes :
Ce Ciel, qui, n’osant plus foudroyer ici-bas,
Sembloit craindre un mortel qui ne le craignoit pas.
Mais, depuis que, perdant mon audace première,
Arbate, j’ai voulu faire un pas en arrière,
Depuis que la vertu s’est montrée à mes yeux,
Que j’ai quitté le crime et respecté les Dieux,
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