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Page:Montpetit -Le Front contre la vitre, 1936.djvu/48

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LE FRONT CONTRE LA VITRE

langue dans sa fonction, qui est essentielle et que nous ne pouvons pas rejeter sans accepter le risque de disparaître. Il faut rétablir la plénitude de son rôle dans l’élite et, par l’élite, dans le peuple ; il faut remonter par elle jusqu’à l’idée de civilisation et jusqu’à l’idée de patrie que, par malheur, nous ne possédons plus guère et dont nous n’allons pas faire des ex-voto suspendus au temple désaffecté d’une histoire glorieuse. « Peut-être avons-nous le temps encore, écrit Lucien Romier, de goûter le plaisir de France, tel que l’ont fait nos pères, et ainsi de retrouver, dans ce qu’ils aimèrent, l’empreinte d’un génie qui nous servira même pour changer. »




De quoi jaillit la discipline qui conduit l’esprit ?

Barrès, dans le troisième volume des Cahiers, réfléchit sur la formation qu’il sied de donner à de jeunes Lorrains. Il faut les élever in hymnis et canticis. Ce rejet de l’hymne pour la Fête-Dieu, de Saint-Ambroise, Barrès l’emprunte à l’abbé Bremond, et il en est enchanté au point de le mettre en exergue au livre de l’école. Il veut exalter chez l’enfant la leçon de la tradition, qui vient par la famille, et lui faire connaître et comprendre la terre où il vit, le milieu qui va l’absorber.

Je retiens surtout les passages où Barrès conseille d’éveiller chez les petits Français des images du pays, où sa théorie sur l’éducation repousse le vide des formules pour les vibrations de la vie.