Page:Moréas - Poèmes et Sylves, 1907.djvu/231

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l’agréable plaisir n’aille d’un pas ailé,
ou que le temps aussi, d’un vol plus prompt encore,
sur nos têtes ne passe et ne les décolore !
Phébé, ô Cynthia, dès sa saison première,
mon ami fut épris de ta belle lumière ;
dans leur cercle observant tes visages divers,
sous ta douce influence il composait ses vers.
Par dessus Nise, Eryx, Scyre et la sablonneuse
Iolcos, le Tmolus et la grande Epidaure,
et la verte Cydon, sa piété honore
ce rocher de Latmos où tu fus amoureuse.
Puisque douleur le point et l’ennui de tristesse,
ne l’abandonne pas, toi sa chère déesse,
allège son souci, que dans son âme passe
cette éclatante paix qui règne sur ta face !
Alors ses chalumeaux, en leurs rustiques sons
hardis surmonteront les antiques chansons
des cithares et luths, des poètes et pères