poétesse, qu’il sache que pour son malheur elle a aimé, elle aussi, un beau Phaon inflexible, et que, frappée à mort par sa fuite, l’infortunée commença d’arranger sur les cordes de la lyre une plainte mélodieuse. »
Naturellement, tous les biographes de Louise Labé voulurent savoir le nom de ce nouveau Phaon, aussi inhumain que l’autre. On a multiplié les lumières, et cependant nous demeurons toujours dans les ténèbres de l’ignorance.
Jacques Pelletier du Mans, savant homme, médecin et jurisconsulte, poète à ses heures, non sans talent, au cours d’un voyage qu’il fit à Lyon, rencontra Louise Labé et ne put cacher son enthousiasme pour sa beauté corporelle et les grâces de son gentil esprit.
Pelletier composa, à cette occasion, des vers où il dit que son heur le conduisit un jour à Lyon. Là, il vit le lieu où l’impétueux Rhône prend dans son sein la calme Saône et lui fait perdre son nom ; il admira les riches étalages des marchands de soieries et le labeur diligent de maint imprimeur fameux.
Et il ajoute :