Page:Morris - La vie ou la mort de l'art, paru dans Le Socialiste du 19 juin 1904.pdf/2

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On débite depuis quelque temps, au nom du ilisme, tant de sottises sur l’Art, que nous ->ions devoir mettre sous les yeux de nos amis । traduction de l’article suivant, où s’exprimait opinion du socialiste révolutionnaire qui fut, en émetemps qu’un poète, un grand artiste dont enorgueillit l’Angleterre.

L'ouvrier de nos jours peut être tenté de penser que l'art n'est pas une chose qui lui concerne beaucoup. A parler crûment, il n'est pas assez riche pour prendre sa part de l'art (il y en a plutôt peu, pour tout dire) tel qu'il se pratique dans les pays civilisés. Son salaire est précaire, son domicile l'est aussi, et par-dessus le marché il est presque toujours reculé dans les coins les plus malpropres de nos malpropres rues, si bien qu'au risque d'offenser les braves gens qui mettent leurs faibles efforts à gratifier leurs « frères pauvres » de quelques bribes d'art, il faut dire que la maison de l'ouvrier est nécessairement dénuée d'art ; en vérité, tenter de mettre de la beauté dans de pareilles demeures serait une tâche à lasser le plus patient des artistes de l'Europe. Ce