Page:Morris - La vie ou la mort de l'art, paru dans Le Socialiste du 19 juin 1904.pdf/3

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misérable cadeau de miettes tombées de la table des enfants est un don que l'on doit forcément reprendre, et les ouvriers ne peuvent acheter que ce qui est à bon marché. D'autre par, si l'ouvrier se met en tête d'aller un jour ou l'autre dans des musées d'art, pour essayer de comprendre les transports d'enthousiasme qu'excitent chez nous autres artistes les oeuvres des âges passés, comment se tirera-t-il de son entreprise éducative ? Qu'est-ce qu'il va trouver ? – La porte fermée à son nez le seul jour de la semaine où il pourrait mettre à exécution sa tentative d'apprendre quelque chose en étudiant ce qui est sa propriété, – disons, par exemple, la National Gallery. Voilà ce qui est capable de faire réellement comprendre à un artiste toute la force de la stupide plaisanterie commise par les défenseurs de la religion contre le sens commun et la commune honnêteté.

Il faudrait excéder les limites d'un article