Page:Morris - La vie ou la mort de l'art, paru dans Le Socialiste du 19 juin 1904.pdf/7

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Il est donc très important pour les ouvriers de noter comment le capitalisme les a privé d'art. Car ce mot signifie réellement le plaisir de la vie, rien de moins. Je les conjure de ne pas considérer comme une chose d'importance légère, mais comme un mal des plus graves, le fait que leur travail est dénué d'attrait et leurs foyers dénués de beauté. Et je les assure que ce mal n'est pas un accident, n'est pas un résultat de l'insouciance et des tracas de la vie moderne, qu'un homme de la bourgeoisie un peu bien pensant pourrait corriger. Ce n'est pas un mal accidentel, guérissable par des remèdes palliatifs et temporaires ; c'est la résultante de la sujétion du pauvre au riche, et en même temps, c'est le symbole le plus évident de cette sujétion. Une seule chose peut le guérir : l'aboutissement de cette lutte de classe qui est heureusement en progrès à l'heure qu'il est, et qui se terminera par l'abolition de toutes les classes.


Traduction d'un article paru dans Justice le 15 mars 1884, publiée dans Le Socialiste le 19 juin 1904.