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Page:Moselli - La Fin d'Illa, 1925.djvu/184

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rent au hasard leurs bombes fracassantes, se massacrant les uns les autres... Je réussis à en entraîner une centaine à ma suite. Nous fonçâmes dans les couloirs, à travers les Illiens épouvantés. Mais, à mesure que nous avancions, les rangs de ma petite troupe s’éclaircissaient terriblement. Les uns tombaient, d’autres étaient tués, de nombreux revenaient en arrière, affolés, et étaient aussitôt abattus par les Illiens qui se reformaient derrière nous.

Bientôt, je ne fus plus entouré que de dix à douze quadrumanes, dont la plupart étaient blessés et frappaient autour d’eux avec une rage aveugle, sans plus se rendre compte exactement de ce qu’ils faisaient.

J’étais perdu si plusieurs des miliciens qui nous combattaient ne m’eussent reconnu.

C’étaient d’anciens compagnons d’armes. Sous mes ordres, ils avaient combattu et vaincu les Nouriens. Je lus dans leurs yeux leurs sentiments.

Ils s’écartèrent pour me laisser passer. Tant que je vivrai, je n’oublierai jamais ces fidèles, ces vaillants qui risquèrent les supplices pour sauver leur chef fugitif !

Dans les couloirs déserts, je bondis. Tout mon calme m’était subitement revenu. Pour un peu, j’eusse cru que je venais d’être le jouet d’un