Page:Mouravieff - Lettres à un ami sur l'office divin de l'Eglise catholique orthodoxe d'Orient, trad. Galitzin, 1850.djvu/113

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Échelle ; cette échelle, par ses trente échelons, nombre des années terrestres du Christ avant son baptême, exprime le perfectionnement progressif du chrétien, et sert de figure et d’emblème à la vie monastique, si bien pratiquée par saint Jean Climaque.

Au cinquième dimanche, c’est Marie d’Égypte, cette pécheresse qui de l’abîme du vice a subitement passé à l’état de repentir dans le temple de Jérusalem, qui ensuite atteignit la perfection spirituelle dans les déserts du Jourdain, c’est cette Marie, qui apparaît comme un exemple frappant de l’effet de la grâce divine sur un pécheur repentant, et nous invite à nous dépouiller aussi de nos passions. La plus grande partie de cette cinquième semaine est employée à nous adresser cette invitation avec instance : on répète la lecture du cantique de saint André de Crète, les grands jours de la passion de Notre-Seigneur étant déjà proches.

Le samedi, l’Église implore solennellement la protection de la Mère de Dieu, en transformant presque tout l’office des matines en un seul touchant cantique à la sainte Vierge. Jadis, sous le règne de l’empereur Héraclius et sous le patriarche Serge, la capitale de l’empire grec, assiégée par les Perses et les Scythes, fut sauvée par l’intercession de la très-sainte Vierge, pendant ces mêmes jours de la Quadragésime ; le clergé et le peuple, rassemblés dans l’église de Blaquerne, célébrèrent en son honneur un service d’actions de grâces composé d’hymnes, sans s’asseoir ni se reposer une seule fois durant toute la