Page:Mouravieff - Lettres à un ami sur l'office divin de l'Eglise catholique orthodoxe d'Orient, trad. Galitzin, 1850.djvu/114

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nuit, d’où cet office de la Vierge a tiré le surnom de non assis, en grec Akathiste. Dans cet office, parmi les actions de louange en l’honneur de la très-sainte Vierge, le mystère de l’incarnation du Fils de Dieu se trouve aussi représenté : et l’Église a réglé, pour l’édification des générations à venir, que cet office serait célébré à un jour fixe, qui a reçu le nom de jour des louanges de la sainte Vierge ; elle a laissé au zèle libre de ses enfants le soin de répéter fréquemment ce cantique dans les prières particulières qu’on fait dire tant dans les églises, que dans ses propres maisons.

« Réjouissez-vous, » lui chantent les fidèles, « fleur qui ne se fane jamais, arbre qui a produit la pomme odoriférante, lis, doux à l’odorat, agréable encens de prière, paradis animé, nuage resplendissant, flambeau d’une lumière qui n’a point de déclin, étoile qui précède le soleil, char de celui qui est porté sur les chérubins, vaisseau de ceux qui cherchent leur salut, lieu de calme dans l’abîme des douleurs, port de ceux qui naviguent dans le monde, colonne de feu qui guide l’humanité vers une vie plus élevée ! » La sixième semaine du grand carême est comme une espèce de repos pendant ce pénible trajet, parce que le samedi de Lazare et le dimanche des Rameaux qui la terminent, sont des jours fériés ; tous les cantiques et versets des jours précédents préparent les fidèles à solenniser l’entrée de Jésus-Christ avec les rameaux de la vertu, après avoir délivré leur cœur de l’endurcissement de pierre qui l’enfermait.