Page:Mouravieff - Lettres à un ami sur l'office divin de l'Eglise catholique orthodoxe d'Orient, trad. Galitzin, 1850.djvu/124

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avec celui qui ne connaît point les mystères, et que le riche se dépouille en faveur des pauvres ; ainsi nous doublerons le prêt qui nous a été fait, et, comme des fidèles ouvriers de la grâce, nous entrerons dans la joie du Seigneur. »

Le mercredi, au service de matines, l’Évangile de saint Matthieu fait place à celui de saint Jean ; nous apprenons que le Sauveur, immédiatement avant sa passion, fut glorifié par une voix descendant du ciel : il annonce qu’il va se livrer volontairement à la mort. À la messe de ce jour l’apôtre saint Matthieu rapporte l’action de la bienheureuse femme qui répandit du nard sur la tête et les pieds de Jésus, faisant ainsi les onctions pour sa mort ; c’est pourquoi l’on chante :

« Ô Fils d’une Vierge, vous avez été reconnu pour Dieu par la femme adultère qui vous invoquait en fondant en larmes, parce que ses œuvres étaient bien dignes d’être pleurées : déliez-moi de ma dette, comme j’ai délié ma chevelure ; donnez votre amour à celle qui a aimé, moi qui n’ai mérité que la haine, et je me joindrai aux publicains pour vous proclamer, ô bienfaiteur des hommes ! »

L’Église, pendant des jours si augustes, ne se contente pas d’une courte lecture des Évangiles ; elle désire que cette seule semaine puisse compenser toutes les précédentes, pendant lesquelles les fidèles ont été plus rarement nourris de cette prédication consolante ; à cet effet on lit pendant les trois premiers jours, à l’office des heures, les quatre évangélistes d’un bout