Page:Mouravieff - Lettres à un ami sur l'office divin de l'Eglise catholique orthodoxe d'Orient, trad. Galitzin, 1850.djvu/125

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à l’autre : saint Matthieu et saint Marc le lundi, saint Luc et saint Jean le mardi et le mercredi. De cette manière, ce n’est pas seulement les souffrances de Jésus-Christ, mais toute sa vie, tout le Nouveau Testament qui est rappelé au souvenir des fidèles, peu avant la Pâques de rédemption, de même que dans l’Ancien Testament Moïse dans le Deutéronome renouvella aux Israélites tous les commandements de Dieu, un peu auparavant qu’un autre Jésus, Jésus fils de Nun, reçut la mission de les conduire à travers le Jourdain dans la terre promise.

Tels sont les trois premiers jours de la semaine de la Passion, semblables entre eux quant à l’office divin ; les trois suivants sont marqués d’un cachet particulier : les oraisons et les cérémonies sont adaptées exclusivement à chacun d’eux, selon l’importance des faits auxquels elles se rapportent.

Cette modification commence au service de matines du jeudi saint ; on met de côté la lecture usitée des psaumes, et après l’Évangile de saint Luc sur la sainte Cène, le cantique de saint Cosme qui la célèbre, remplace le triple cantique du grand carême ; à la première heure (prime) on lit la prophétie de Jérémie sur les souffrances du Seigneur :

« Et moi, comme un doux et patient agneau conduit à la boucherie, je ne remarquais pas les méchantes pensées conçues par ceux qui disaient : venez et mettons-lui du bois dans son pain, et faisons-le disparaître de la terre des vivants, afin qu’on ne se souvienne plus de son nom. » Isaïe prophétise sur le