Page:Mouravieff - Lettres à un ami sur l'office divin de l'Eglise catholique orthodoxe d'Orient, trad. Galitzin, 1850.djvu/140

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Pendant le temps employé à la lecture édifiante de ces divers livres sacrés de l’Écriture, les heures mêmes de la passion de Notre-Seigneur se sont écoulées, et nous voilà arrivés à la neuvième, à l’heure de sa sépulture. Alors l’évêque représentant Joseph d’Arimathée, entouré de son cortége, commence par répandre sur l’autel les parfums de l’encensoir, en mémoire des aromates dont ce juste embauma le corps divin, quand il lui donna la sépulture : après quoi, l’évêque enlève de dessus l’autel le linceul sur lequel est représenté le Sauveur couché dans un tombeau, et, le posant sur sa tête, il passe de l’église d’hiver dans celle d’été ; alors ce dernier temple se transforme en saint sépulcre jusqu’au jour de Pâques ; les fidèles font procession à la suite du cortége, comme jadis les pieuses femmes, qui, voulant voir où l’on déposerait le Seigneur, se mirent à la suite de Joseph, et pendant cette procession mystique les chœurs font entendre le chant mortuaire suivant :

« Vous qui êtes revêtu de la lumière comme d’une robe, vous avez été détaché de l’arbre par Joseph aidé de Nicodème, qui vous voyant trépassé, dépouillé, sans sépulture, a poussé des gémissements et des sanglots de compassion, en s’écriant : Hélas ! ô mon doux Jésus, en vous voyant étendu sur la croix, le soleil, tout récemment encore, se couvrit de ténèbres, la terre s’ébranla d’épouvante, et le voile du temple fut déchiré ! C’est donc vous que je vois maintenant subissant la mort à cause de nous ! Comment vous ensevelirai-je, ô mon Dieu, de quel linceul vous en-