Page:Mouravieff - Lettres à un ami sur l'office divin de l'Eglise catholique orthodoxe d'Orient, trad. Galitzin, 1850.djvu/141

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velopperai-je ? de quelles mains toucherai-je votre incorruptible corps, et quels chants funèbres entonnerai-je pour vous, ô très-bienfaisant Seigneur ? Je magnifierai vos souffrances, et j’entonnerai le chant de sépulture et de résurrection, en m’écriant : Seigneur, gloire à vous ! »


Tout l’office du matin, cet office exceptionnel du samedi saint, digne avant-coureur de Pâques, est rempli d’une attente mystique. Le Christ est dans son tombeau au milieu de l’église ; les ministres de Dieu, vêtus de noir, l’entourent : mais les portes du sanctuaire restent ouvertes comme pour recevoir le mort divin ; le chant funèbre est constamment interrompu par des hymnes de résurrection, tandis que les cierges allumés dans les mains de tous les assistants, répandent dans l’intérieur du temple une lumière, qui est comme l’aurore de l’immatérielle lumière qui demain jaillira du sépulcre.

Au commencement de l’office, après la lecture des six psaumes d’usage, ce mélange de gémissements et de réjouissances est représenté par les versets qui suivent :

« Le vénérable Joseph, après avoir descendu de l’arbre votre sacré corps, l’enveloppa d’un blanc linceul et l’ensevelit, avec des aromates, dans un sépulcre tout neuf. » — « Quand vous descendîtes dans la région des morts, ô vie impérissable, vous avez, par l’éclat de votre divinité, terrassé l’enfer et quand vous rendîtes à la vie les morts qui étaient dans les entrailles de