Page:Mouravieff - Lettres à un ami sur l'office divin de l'Eglise catholique orthodoxe d'Orient, trad. Galitzin, 1850.djvu/64

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versets de vêpres : « Seigneur, je crie vers vous », le prêtre, ayant rempli tout le sanctuaire des parfums de l’encens, retire du ciboire, qui est sur l’autel, le pain présanctifié, c.-à-d. le corps de J. C. imbibé de son sang ; il le dépose sur la patène, l’encense respectueusement, en faisant trois fois le tour de l’autel, puis, se faisant précéder du diacre avec l’encensoir, il le transporte de l’autel à l’offertoire : là, il verse dans le calice le vin et l’eau qui ne sont pas destinés à être consacrés, mais qui figurent seulement d’une manière plus palpable la seconde espèce eucharistique.

Après le chant du soir : « Ô Jésus, douce lumière ! » le lecteur, debout au milieu de l’église, lit deux chapitres ou leçons de l’Ancien Testament : l’un, pris dans la Genèse, retrace la chute d’Adam, l’aveuglement de sa postérité et les châtiments qui en furent la suite ; l’autre renferme des proverbes de Salomon où, sous un voile énigmatique, on voit déjà percer quelques rayons de la lumière que répandra le Christ annoncé au monde ! Pour exprimer d’une manière plus significative encore cette transition des ténèbres à la clarté, le prêtre, dans l’intervalle des deux chapitres, prenant en mains l’encensoir et le flambeau qui brûle devant le saint sacrement, se place aux portes du sanctuaire, bénit le peuple en figurant le signe de la croix et prononce les paroles suivantes : « Sapience ! Tenez-vous debout ! La lumière du Christ illumine tous les hommes. » Cette lumière visible doit en partie suppléer pour les fidèles l’absence de la lumière évangélique, dont ils ont été privés pendant ce temps de