Page:Mouravieff - Lettres à un ami sur l'office divin de l'Eglise catholique orthodoxe d'Orient, trad. Galitzin, 1850.djvu/65

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

deuil ; elle leur rappelle à la fois cette lumière divine qu’ils vont bientôt adorer dans les dons consacrés d’avance.

Pour augmenter ces saintes émotions, tout de suite après la lecture de la Bible, trois enfants, semblables à trois anges, ou aux trois enfants qui du milieu des flammes de la fournaise de Babylone entonnaient des chants à la gloire de Dieu, se détachent du chœur des chantres et font entendre devant les portes de sanctuaire un chant plaintif et touchant sur les paroles des versets du soir :

« Que ma prière monte devant vous comme la fumée de l’encens ! »

« Que l’élévation de mes mains soit le sacrifice que je vous offre le soir ! »

« Seigneur ! j’ai crié vers vous ; exaucez-moi ; écoutez ma voix lorsqu’elle vous invoquera. »

« Seigneur ! mettez une sentinelle à ma bouche et une garde à la porte de mes lèvres. »

« Ne permettez pas que mon cœur se porte à rien dire d’injuste, pour chercher des excuses à mes péchés. »

Après chaque verset, chanté par les enfants, le chœur reprend le premier de ces versets. Les chrétiens qui composent la pieuse assemblée présente à la messe, sentant avec un cœur contrit combien leurs œuvres sont éloignées de l’esprit qui a inspiré ces prières sublimes, tombent à genoux pour les entendre avec recueillement. Cette humble posture les assimile au publicain, qui dans le parvis du temple disait en se frappant la poitrine : « Mon Dieu, ayez pitié de moi