Page:Mourguet - Théatre lyonnais de Guignol, tome 2.djvu/214

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bien une fricassée de boudins. (Il dépose son sac sur la bande.) Allons, Azor, repose-toi là. Pauvre Azor ! Il est comme mon ventre, y a pas grand’chose dedans.

ALFRED.

Mon oncle nous recevra bien… quoique je l’aie contraint, il y a deux ans, de me remettre tout mon patrimoine qu’il administrait comme mon tuteur. Hélas ! ces 400,000 francs n’ont pas duré longtemps. Nous avons tout dévoré.

GUIGNOL.

Vous… avez tout dévoré ; pas moi… C’est pas les gages que vous m’avez payés que vous ont ruiné. Vous me devez tout.

ALFRED.

Oui, oui… tu es un bon domestique.

GUIGNOL.

C’est vrai que vous n’avez pas tout mangé tout seul. Les amis vous y ont aidé… & vous en aviez une tapée dans ce temps-là… qui vous ont ben souhaité le bonsoir par la suite… Et le jeu… en a-t-il vu défiler des escalins[1] ce mami… Dix louis sur la noire ! quinze sur la rouge !… Banco… je passe… je tiens… pata… Ça roulait bien… ça a si bien roulé que notre bourse est

  1. Des escalins : de l’argent.