Page:Mourguet - Théatre lyonnais de Guignol, tome 2.djvu/215

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plate comme une bardane[1]& notre estomac itou[2]… Ah ! comme j’avalerais un fromage blanc & une botte de petites raves !

ALFRED.

Sois tranquille… j’apaiserai mon oncle ; il est si bon…

GUIGNOL.

Hé ben ! entrons-nous ?… Je ne fais ni une ni deux ; je cours à la cuisine & j’attrape une goutte de bullion.

ALFRED.

Non, non ; je n’ose pas me présenter ainsi à mon oncle… Il faut d’abord que je fasse appeler mon cousin Léonce… C’est un charmant garçon ; nous avons été élevés ensemble… il parlera pour moi.

GUIGNOL.

Ah ! maître ; faites vite… mes yeux n’y voyent plus… Si quelqu’un m’apportait une bonne soupe mitonnée, je le coquerais sur les deux joues.

ALFRED.

Est-ce que j’ai mangé plus que toi, glouton ? Attends-moi.

GUIGNOL.

Maître, c’est pas moi qui demande ; c’est mon ventre… Y a plus rien dans le garde-manger.

  1. Bardane : punaise.
  2. Itou ; aussi.