Page:Mugnier - Les Savoyards en Angleterre au XIIIe siècle et Pierre d’Aigueblanche évêque d’Héreford.djvu/5

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qu’il lui avait laissé autour du lac Léman, que Thomas II, Guillaume et Pierre seraient heureux des canonicats, prévôtés ou évêchés qu’il leur avait ménages, qu’enfin la ferveur religieuse de Boniface et de Philippe, novices à la chartreuse de Portes en Bugey, ne s’attiédirait pas[1]. Il en fut autrement. Le mariage de Marguerite, fille aînée de Raymond Bérenger et de Béatrix de Savoie, avec Louis IX amena, en 1234, à Paris, les oncles de l’enfant de douze ans qui devenait reine de France, et les fit assister aux fêtes de son couronnement ; Thomas y contracta avec Saint-Louis une amitié qui ne se démentit jamais. Le roi lui donna l’ordre de la Gosse de genêt et la ceinture de chevalier[2]. L’année suivante, le roi d’Angleterre, Henri III, émerveillé de ce qu’il avait appris de la beauté d’Aliénor, la seconde fille de Raymond Bérenger, et jaloux sans doute d’égaler sous ce rapport Louis IX, son adversaire naturel, demanda et obtint la main de la jeune fille ; ce furent encore les oncles de la fiancée qui la conduisirent à son époux. Leur élégance, leur fière mine au milieu des prélats et des seigneurs anglais,

  1. Nous pensons que c’est Philippe et non un second Amédée qui fut novice chez les Chartreux. Humbert, le deuxième ou le troisième fils de Thomas, était chevalier teutonique et venait de mourir dans un combat en Prusse ou en Hongrie avec deux nobles Savoyarde, les seigneurs de Chautagne et de Seyssel. Il aurait été enseveli a Kraquou, Cracovie ? (Voir Wurstemberger, ch. XI, note 9.)
  2. De Villeneuve-Trans, Histoire de Saint-Louis, I, p. 190, 435. Guillaume reçut à son départ 236 livres pour les frais du voyage.