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armée autrichienne, déclare au commandant des troupes stationnées en Bavière, qu’il se porte en avant et qu’il traitera comme ennemis tous ceux qui lui résisteront. L’Autriche a sous les armes, y compris la landwehr, 550.000 hommes ; les Français ont moins de la moitié de ce nombre à lui opposer.

À la suite de plusieurs combats plus ou moins importants, et tous favorables à leurs armes, les Français entrent à Vienne après un bombardement de trente-six heures (13 mai 1809).

Par un décret impérial daté du 17, les États du pape sont déclarés faire partie de l’Empire français.

Le 21-22 mai a lieu la sanglante bataille d’Esling, que la crue subite des eaux du Danube menaçait de rendre malheureuse pour nos armes. C’est pendant cette bataille, et au plus fort de l’action, que, voyant Napoléon s’exposer avec la témérité d’un soldat, le général Walther, commandant les grenadiers à cheval de la garde, lui cria : « Retirez-vous, Sire, ou je vous fais enlever par mes grenadiers. »

Le 11 juin, Napoléon est excommunié par le pape Pie VII.

Le village de Wagram, situé à cinq lieues de Vienne, est immortalisé par la grande bataille que se livrèrent dans ses environs, le 6 juillet 1809, Napoléon et l’archiduc Charles : les Autrichiens, armés de 500 pièces de canon, mettent en ligne 120.000 hommes ; les Français, plus nombreux, sont inférieurs en artillerie.

L’action commence au lever du soleil, dure douze heures, pendant lesquelles 900 bouches à feu ne cessent de vomir la mort dans les rangs des deux armées. Vers la fin du jour, l’archiduc fait replier ses bagages et commence sa retraite : il laisse le champ de bataille jonché d’Autrichiens, perd 10 drapeaux, 40 canons, 18.000 prisonniers, 9.000 blessés, et un grand nombre d’équipages. On élève la perte des Français à 6.000 blessés et 2.600 tués.

Le gain de cette bataille fut longtemps douteux ; Napoléon devait en ressentir de tristes pressentiments : il voyait que les adversaires qu’il avait battus tant de fois commençaient à tenir ferme et à se défendre. La victoire de Wagram est la dernière dont Napoléon ait retiré des avantages de quelque durée.

Par un décret impérial, une contribution de 196 millions de francs est frappée sur les provinces conquises de l’Autriche.

Enfin, François Ier vient s’humilier de nouveau et demander la paix à son ennemi ; on convient d’un armistice à Znaïm, et la paix est signée à Vienne le 14 octobre.

Le 16 décembre, un sénatus-consulte déclare dissous le mariage de Napoléon avec Joséphine Tascher. Le 7 février 1810, un projet de mariage est signé entre Napoléon et l’archiduchesse Marie-Louise, fille de François Ier. De ce divorce et de ce nouveau mariage commence, d’une manière évidente, la chaîne de malheurs qui, de chute en chute, conduiront Napoléon à Sainte-Hélène.


X. Etendue de l’Empire en 1810. — Naissance du roi de Rome. — Campagne de Russie.

La Hollande, pays essentiellement commerçant, s’accommodait mal des défenses que Napoléon avaient faites aux peuples du continent, ses alliés, ou qui vivaient sous sa domination immédiate, d’avoir des relations commerciales avec l’Angleterre ; la Hollande ne peut se soutenir sans négoce ; elle fera donc, malgré les prohibitions impériales, des affaires avec les étrangers par tous les moyens