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la cavalerie anglo-portugaise à l’affaire de Campo-Mayor, fit enterrer le brave Chamorin avec tous les honneurs militaires dus à son rang, et il écrivit au général Latourg-Maubourg, commandant la division de dragons dont le 26e faisait partie, que Chamorin avait, dans cette journée, tenu une conduite au-dessus de tout éloge.

Son nom figure sur les tables de bronze de Versailles et sur le côté Sud de l’arc de triomphe de l’Étoile.

CHAMPIONNET (JEANTIENNE)

né à Valence en 1762. Il servit quelque temps en Espagne. Quelques railleries sur l’illégitimité de sa naissance l’avaient forcé à s’expatrier. Rentré en France en 1791, il continua la carrière militaire et fut nommé chef du 6e bataillon de la Drôme et chargé de réduire la révolte des Girondins dans le Jura.

Il se signala à l’armée du Rhin, surtout a la reprise des lignes de Weissembourg et au déblocus de Landau, et passa à l’armée de Sambre-et-Meuse avec le grade de général de division.

A la bataille de Fleurus, assailli par des forces quadruples, il repoussa le prince Charles, culbuta la cavalerie de Kaunitz, et, s’élançant à la suite des vaincus, les tailla en pièces à Marbas et leur enleva, après un combat sanglant, les hauteurs de Clermont.

Chargé de tenter le passage du Rhin, Dusseldorff, Wurtzbourg, Altenkirchen furent témoins de sa valeur et de son habileté. Les préliminaires de Léoben vinrent arrêter ses succès de ce côté ; mais chargé du commandement d’un corps d’armée dans le nord, il battit, en 1798, à Blakenberg, les Anglais venus pour bombarder Ostende ; il commandait l’armée de Rome forte de 13,000 hommes seulement et dut se replier devant les 60,000 hommes que Mack poussait devant lui. 7,000 Anglais, débarqués à Livourne sont dispersés ; bientôt il rentre en vainqueur à Rome, fait investir Capoue et s’empare de Gaëte. Capoue ayant capitulé le 10 janvier 1799, le 23 du même mois il entre à Naples et organise la République Parthenopéenne qui devait durer si peu.

Bientôt après, Championnet tombe dans la disgrâce du Directoire, et, destitué, le général en chef Championnet fut traduit devant un conseil de guerre, traîné de brigade en brigade jusqu’à Grenoble où il fut incarcéré jusqu’à la révolution du 30 prairial an VII.

Les nouveaux Directeurs l’envoyèrent commander l’armée des Alpes, qu’il dut réorganiser tout entière. Chargé de remplacer Joubert, après la funeste bataille de Novi, il s’établit dans la rivière de Gênes et s’y trouva bientôt acculé dans la position la plus difficile, sans munitions, sans argent, en face d’un ennemi nombreux. Heureusement le retour de Bonaparte vint relever son courage. Il envoya sa démission au Directoire dans une lettre où il signala le jeune général comme le seul homme qui pût sauver l’Italie.

Après le 18 brumaire, Championnet, dont la douleur et la honte avaient brisé l’âme, demanda et obtint son remplacement.

Retiré à Antibes, il y mourut le 10 janvier 1800.

CHANGARNIER (NICOLAS-ANNE-THÉODULE)

âgé de 50 ans, né à Autun, d’une famille de gentilshommes royalistes. Il a l’honneur de compter parmi ses aïeux l’illustre guerrier qui défendit, en 1638, avec tant de bravoure et d’éclat, la place de Saint-Jean-de-Losne. Sorti sous-lieutenant de l’École militaire de Saint-Cyr, il entra, avec son grade, dans l’ex-garde royale, d’où il passa en qualité de lieutenant dans le 60e