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placé à la tête du 9e régiment bis de hussards, devenu le 12e, alors à l’armée d’Espagne, il le rejoignit.

A l’affaire de Barbastro, il enleva trois positions à l’ennemi, le poursuivit dans sa fuite, et le força à abandonner de nouveau et en désordre le lieu où il s’était rallié. Peu de temps après, il attaqua la colonne du général espagnol Saarfield, et, malgré la supériorité de ses forces, il la mit en pleine déroute.

Rentré en France au commencement de 1814, sa brillante conduite sous les murs de Lyon, contre l’armée autrichienne, les 11, 18 et 20 mars, lui mérita, le 3 avril, le brevet de général de brigade.

Louis XVIII le confirma dans ce grade le 9 juillet, le fit chevalier de Saint-Louis le 19 du même mois, et officier de la Légion-d’Honneur le 28 septembre suivant.

Appelé le 6 mars 1815 au commandement d’une brigade de l’armée organisée sous Paris pour arrêter la marche de l’Empereur, il suivit le mouvement des troupes sous ses ordres et se rangea sous le drapeau que Napoléon ramenait de l’île d’Elbe.

Le 31 du même mois, il était employé dans le 2e corps de l’armée du Nord.

La seconde Restauration ne lui tint pas longue rancune. Le ministre de la guerre le désigna, le 12 juillet 1818, pour être adjoint à l’inspection générale de la cavalerie stationnée dans la 12e division militaire (Nantes) : il remplit les mêmes fonctions l’année suivante.

Le 17 novembre 1824, il fut nommé membre de la commission de défense du royaume, et continua à être employé à à l’inspection des troupes.

A l’époque des événements de juillet 1830, le général Colbert commandait la 3e subdivision de la 8e division (Var),où il avait été appelé le 14 août précédent. Envoyé le 19mars l831 dans le département duG ard, il reçut le 20 avril suivant la croix de commandant de la Légion-d’Honneur. Il commandait le département de l’Hérault depuis le 29 juin 1835, lorsque le roi le nomma lieutenant-général, et le plaça, le 18 mai 1838, à la tête de la 13e division militaire.

Il est mort à Rennes dans l’exercice de son commandement, le 2 juin 1843.

Son nom est gravé sur l’arc de triomphe de l’Étoile, côté Ouest.

COLBERT (AUGUSTE-MARIE-FRANÇOIS, comte)

naquit à Paris, le 18 octobre 1777, entra de bonne heure et comme simple soldat, au service ; mais il ne tarda pas à devenir aide-de-camp de Grouchy, puis de Murat, et servit avec eux en Italie et en Égypte.

Il prit part successivement à l’affaire de Saléhieh et au siége de Saint-Jean-d’Acre, où il reçut une blessure très-grave.

De retour en France avec Desaix, Colbert passa en Italie et se conduisit avec distinction à Marengo. Ses faits d’armes lui méritèrent l’étoile de la Légion-d’Honneur qui lui fut accordée le 19 frimaire an XII, et le 3 nivôse suivant, il reçut sa nomination au grade de colonel du 10e régiment de chasseurs. Ce fut en cette qualité qu’il se distingua, l’année d’après, devant Ulm et à la bataille d’Austerlitz. Élevé au grade de général de brigade, l’Empereur le chargea presque aussitôt d’une mission importante à Saint-Pétersbourg.

En 1806, le général Colbert justifia la confiance que Napoléon avait en lui. L’immortelle bataille d’Iéna lui fournit l’occasion de déployer tout son courage et toute son habileté ; il donna dans cette journée des preuves de valeur, et nous lisons dans le 8e bulletin de la grande armée que, à la tête du 3e hussards et du 2e chasseurs, il fit sur l’infanterie ennemie