Page:Mullié - Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, I.djvu/322

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

plusieurs charges qui eurent le plus grand succès. A la fin de cette campagne, il épousa la fille du sénateur de Canclaux.

Au commencement de 1809, envoyé en Espagne, le général Colbert commandait la cavalerie d’avant-garde du corps du duc d’Istrie. Sur la route d’Astorga, non loin de Villa-Franca, il fit 2,000 prisonniers, s’empara de quelques convois de fusils et délivra des hommes tombés au pouvoir des Anglais. Ce succès fut le dernier qu’il obtint ; car dans la même journée, le 3 janvier 1809, comme il faisait une reconnaissance avec quelques tirailleurs d’infanterie, il reçut une balle au front et tomba en s’écriant : « Je suis « bien jeune encore pour mourir ; mais au moins ma mort est celle d’un soldat de la grande armée, puisqu’en mourant je vois fuir les derniers et les éternels ennemis de ma patrie ! » On eût dit que Colbert avait le pressentiment de cette fin prématurée ; l’avant-veille de cette catastrophe, au moment où l’Empereur lui promettait de hautes destinées, il lui avait répondu : « Dépêchez-vous, Sire, je n’ai que trente ans, il est vrai, mais je suis déjà bien vieux. »

Par décret du 1er janvier 1810, Napoléon décida que la statue de Colbert, mort au champ d’honneur serait placée sur le pont de la Concorde. Ce projet ne fut point exécuté.

Son nom a été placé parmi ceux des guerriers qui décorent l’arc de triomphe de l’Étoile, côté Ouest.

COLLI-RICCI (LOUIS-LÉONARD-GASPARD-VENANCE)

issu d’une famille noble du Piémont, naquit à Alexandrie, ancien département de Marengo, le 23 mars 1760.

Il entra dans le régiment de Montferrat en qualité d’enseigne, le 10 juin 1773, y devint sous-lieutenant-adjudant-major, le 10 juin 1774, lieutenant-adjudant-major, le 20 juillet 1775, et capitaine-lieutenant, le 2 mai 1781.

Le 27 juin 1786, il passa au régiment d’Acqui comme capitaine, et comme major au régiment de Mondovi, le 13 mars 1793. Il reçut le commandement du 2e bataillon de chasseurs, le 10 avril 1794, fut nommé lieutenant-colonel d’infanterie le 3 décembre de la même année, et chargé du commandement des troupes légères, le 10 mars 1797 ; avec le titre de chef d’état-major de la division auxiliaire réunie dans les environs de Novare.

Le 22 frimaire an VII, lors de la cession du Piémont, faite au Directoire par le roi Charles-Emmanuel IV, Colli passa au service de France.

Il avait fait les campagnes de 1792 à 1796 aux armées d’observation de Nice et de Tàrano, sous le ducd’Aoste et sous les généraux Strassoldo et de Wins. En 1793, il avait concouru à la reprise des vallées du Var et de Tinée,et il était parvenu à opérer dans celle de la Stura, la jonction de 5,000 hommes qu’il commandait, du corps de Strassoldo, avec les troupes aux ordres de de Wins.

Le gouvernement lui avait accordé une pension et la croix de Saint-Maurice pour sa conduite à Rauss, le 6 avril 1794.

Le 16 du même mois, après l’enlèvement des postes de Tanarda et de Tanarella, il avait mis beaucoup d’habileté à couvrir la retraite par le col de Fenestrelle.

Blessé le 6 novembre en enlevant la redoute de l’Argentière, il l’avait encore été le 22 juin 1795, en forçant les trois camps au-dessus de Garessio, ce qui lui avait valu une seconde pension.

Enfin, après quelques autres faits militaires assez remarquables, quoiqu’il eût éprouvé de grandes pertes à la bataille