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temps, et la 3e demi-brigade mérita les plus grands éloges. A la bataille de Tré-bia, il traversa la rivière à la tête de sa brigade, formée en colonne serrée et l’arme au bras, sous un feu terrible d’artillerie. Electrisant sa troupe par son courage, il renverse tout ce qui s’oppose à son passage, perce la ligne ennemie, se porte à plus de 400 toises sur ses derrières, et s’empare de sept pièces de canon, dont il a affronté le feu. Mais n’étant pas appuyé sur ses ailes, il fut obligé de battre en retraite. Quoique blessé d’un coup de feu à la jambe gauche, il opéra son mouvement rélrograde dans le plus grand ordre, sans se laisser entamer et sans abandonner les canons qu’il avait pris. C’est à la suite de cette brillante affaire, qu’il fut nommé général de brigade, par arrêté du Directoire exécutif du 12 thermidor an vu.

Le 28 du même mois, à la bataille de Novi, il avait obtenu les succès les plus complets sur les Russes, qu’il avait mis en pleine déroute, lorsque le mouvement rétrograde des autres troupes de l’armée le força d’abandonner ces avantages. Néanmoins, tout en se retirant, il s’empara de deux pièces de canon, dont il tua les artilleurs qui les servaient avec une vigueur et une opiniâtreté dignes d’un meilleur sort.

A l’affaire de Bosco, le 2 brumaire an vin, le général Darnaud déterminale succès de la journée. Avec l’infanterie seulement, il combattit un ennemi bien supérieur en nombre et qui avait de la cavalerie et de l’artillerie formidables. Il le tourna, le déborda par la gauche, chargea audacieusement sa cavalerie, en plaine, à la baïonnette, et le mena battant pendant plus de deux milles.

Le 13 du même mois, à l’affaire de Rivalta, il commandait une colonne d’infanterie qui fut entourée par l’ennemi. Mais par ses manœuvres hardies, il par-

vint à se dégager et à se retirer pendant l’espace de deux lieues, en plaine, sans avoir éprouvé d’autre perte que celle d’un officier, et après en avoir fait éprouver de considérables à l’ennemi, qui ne cessa de le harceler.

Le 18, il défendit le front de Novi pendant trois heures contre les attaques réitérées d’un corps très-nombreux de troupes autrichiennes ; mais, obligé d’abandonner cette position, que l’insuffisance de ses forces ne lui permettait pas de garder plus longtemps, il se retira dans les montagnes voisines, espérant y attirer l’ennemi ; cette tentative eut un plein succès. Les Autrichiens s’étant engagés dans les gorges, le général Darnaud les fit charger à la baïonnette, les mit en fuite, et leur enleva trois bouches à feu avec leurs caissons, après avoir tué beaucoup de monde. Un grand nombre de fuyards furent faits prisonniers.

Attaqué le 23 frimaire par des forces autrichiennes et russes très-supérieures, il fut obligé de quitter la ligne de Monte-Cornua. Ses troupes plièrent en désordre et s’enfuirent à travers les montagnes jusqu’à Nervi où il devint indispensable de s’arrêter et de s’opposer à l’ennemi, qui avait l’intention de s’emparer de ce débouché pour couper la retraite à une colonne qui se trouvait versRecco et Sori, à quatre milles de dislance. Le général Darnaud s’empressa de réunir 300 hommes de la 73e demi-brigade, commandés par le chef de bataillon Verney, qu’il plaça à un défilé, où A hommes auraient pu en arrêter 100, et il leur ordonna de tenir jusqu’à la dernière extrémité pour assurer la retraite de la colonne qui était encore à Sori. Après avoir fait toutes les dispositions nécessaires pour empêcher l’ennemi de pénétrer plus avant, le général Darnaud demanda des hommes de bonne volonté

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