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la République de Venise. On ne connaissait de Venise que les souvenirs de sa grandeur et de sa décadence ; Daru arracha cette République au roman et à la poésie pour la restituer au domaine des faits et à la réalité. L’Histoire de Bretagne suivit de près celle de la République de Venise ; mais elle est bien inférieure. L’historien s’est arrêté à la Révolution française, il est à regretter qu’il l’ait laissée incomplèle. (Extrait de la biographie de Daru,par C. SAINT-MAURICE.)

DAUGIER (FRANÇOIS-HENRI-EUGENE, comte)

est né à Courteson, dans le comtat Venaissin, le 12 septembre 1764. Il débuta sur la corvette la Flèche, en 1782.

Plusieurs campagnes qu’il fit dans les Indes fixèrent sur lui l’attention du gouvernement. De retour en France, il se livra à l’étude de la tactique navale, s’embarqua, en 1787, sur un des paquebots destinés à faciliter les relations de nos ports avec les îles de l’Amérique, et fut promu au grade de lieutenant de vaisseau en 1789.

Après plusieurs années d’une navigation non interrompue, sa santé, gravement altérée, le força d’aller chercher, au sein de sa famille, le repos dont il éprouvait le besoin. Ses concitoyens l’avaient élu procureur de la cothmune de Courteson, lorsque la première coalition des Rois contre la France le rappela au service de la marine.

Le 5 janvier de l’année suivante, il fut nommé major général de l’escadre qui préserva Belle-Isle et Croix de la descente dont les menaçait la flotte anglaise aux ordres de lord Howe.

Les équipages, qu’un fatal concours de circonstances avait réduits au plus affreux" dénûment, se révoltèrent avec une violence extrême, sous prétexte d’aller à Brest pour sauver le port de la trahison

qui venait de livrer Toulon aux Anglais. Le péril était d’autant plus imminent, que l’escadre était en présence de l’ennemi. Daugier se rendit avec l’amiral à bord des vaisseaux insurgés, il harangua les marins, et parvint à calmer l’effervescence des esprits.

Le Comité de salut public crut devoir le destituer pour ménager l’ombrageuse susceptibilité du fanatisme populaire, mais sa réintégration suivit de près la perte de son emploi.

Le 1er germinal an m, il fut élevé au grade de capitaine de vaisseau. Villaret-Joyeuse, qui avait à ses ordres l’armée navale de l’Océan, lui confia le commandement de la frégate la Proserpine.

Daugier ayant participé avec cette frégate aux combats des 29 prairial et 5 messidor, fut chargé d’aller en rendre compte au gouvernement, qui lui donna quelque temps après la direction des convois de Nantes et de Rochefort, au nombre de soixante-quatre voiles. Ce fut dans cette circonstance qu’il ne craignit pas d’attaquer, avecquatre frégates, à l’entrée de la baie d’Audierne, une division anglaise composée d’un vaisseau et de trois frégates, pour laisser au convoi le temps de se réfugier dans la baie. Il commanda successivement le Jupiter et le Batave, et reçut l’ordre de se rendre à Lorient, pour y remplir les fonctions de chef militaire, fonctions qu’il fut obligé de quitter, en l’an x, pour venir siéger au Tribunal.

En récompense des services énnnents qu’il avait déjà rendus, Napoléon le fit membre de la Légion-d’Honneur le i frimaire an xn, commandant de l’ordre le 2") prairial suivant, et électeur du dé-.partement de Vaucluse, et le nomma commandant des marins de la garde et des quatre grands corps de la flottille destinés à opérer une descente en Angleterre.

En 1806, il fut chargé d’explorer le littoral de l’Adriatique*

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