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Daugier, de retour à Paris, après avoir rempli cette périlleuse mission, apprit que les marins de la garde avaient subitement quitté les bateaux de la flottille pour se rendre en poste au siège de Danlzig. Il partit aussitôt afin daller se mettre à la tête de cette phalange d’élite, dont la valeur contribua si puissamment à la reddition de cette place. Après avoir assisté au siège de Stralslund, à l’attaque de l’île de Ruggen, Daugier fut appelé aux frontières d’Espagne, où se réunissaient les différents corps d’armée destinés à envahir la Péninsule.

Le 2 mai 1808, lors de l’insurrection du peuple de Madrid, il faillit être victime de son inviolable attachement à ses devoirs. Toujours à la tête des marins de la garde, il reçut l’ordre d’aller joindre en Andalousie le corps d’armée du général Dupont. Il eut un cheval tué sous lui à la bataille de Baylen, le 19 juillet.

Voici en quels termes s’exprime le général Foy, dans le récit qu’il fit de cette malheureuse journée : « Bientôt, arriva la dernière réserve des Français, le bataillon des marins de la garde impériale, du capitaine de vaisseau Daugier. Ils n’étaient que 300 hommes, mais 300 hommes que la crainte ne pouvait faire broncher. »

Après la convention d’Andujar, en 1809, Daugier revint en France pour solliciter sa retraite. Il obtint seulement un congé de l’Empereur à l’effet de rétablir sa santé délabrée. Napoléon, qui venait de le nommer préfet maritime de Loriënt, lui dit publiquement, dans la salle des maréchaux : « Je sais l’éloge que les généraux ennemis ont fait de vous et des hommes de fer que vous commandiez. Cet éloge d’un ennemi en vaut bien un autre, monsieur Daugier. »

A la rentrée des Bourbons, en 1814,

Louis XVIII le nomma contre-amiral et chevalier de Saint-Louis. Il reçut en même temps le titre de comle. A la seconde Restauration, Daugier fut successivement appelé à la préfecture maritime de Lorient (18-14), de Rochefort (1817), et de Toulon. Il fut créé commandeur de Saint-Louis le 21 octobre 1818, puis grand officier de la Légion-d’Honneur, le 28 avril 1821.

Envoyé à la Chambre des Députés par le département du Morbihan (1815), il s’y montra constamment. l’interprète fidèle, le défenseur éclairé de la marine, qu’il parvint ainsi à réhabiliter dans l’esprit de ceux qui n’avaient point été à portée de l’apprécier dans les dernières années de l’Empire.

En 1817, Daugier fut encore élu député par le département du Finistère, dont il avait présidé le collège électoral.

Dans la session de 1817-1818, il vota avec la minorité, ce qui n’empêcha pas le ministère de le reconnaître pour son candidat dans le département de Vau-cluse, qui le choisit également en 1819 pour le représenter à la Chambre, où il resta jusqu’en 1827. A partir de cette élection, il se dévoua au ministère, qu’il crut devoir soutenir contre les attaques dont il était l’objet.

Lorsque Camille Jordan présenta un amendement important, le 29 juin 1820, dans la discussion de la loi sur les élections, la défection de Daugier et de cinq ou six autres de ses collègues fit rejeter cet amendement. Conseiller d’État et directeur du personnel de la marine en 1821, il eut bientôt leconimandementde la marine à Toulon, reçut la grand’-croix de Saint-Louis le 20 août 1823, et fut promu au grade de vice-amiral en 1825. Réélu député par l’arrondissement d’Avignon, au mois de novembre 1827, il termina sa carrière législative lors de

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