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avait pris naissance dans l’école, à l’instigation du citoyen Guinard. Ceux qui lui en font un reproche sont très injustes, à notre avis. Il ne fit en cela que ce que l’honneur, d’accord avec le devoir, lui commandait impérieusement.

Il s’est aussi distingué dans les combats de l’occupation d’Afrique. Les succès n’y ont pas toujours répondu à sa bravoure.

Il a été promu au grade de général de division, le 6 août 1843.

A l’époque de la révolution de février, il commandait la place de Besançon, et, en cette qualité, il s’opposa énergique-mentàl’invasion de la République rouge en la personne des commissaires de M. Ledru-Rollin. Les Francs-Comtois lui en conservèrent de la reconnaissance, et le nommèrent plus tard représentant du peuple à l’Assemblée nationale, et depuis à l’Assemblée législative. Il est grand officier de la Légion d’honneur.

Le prince Louis-Bonaparte, président de la République, l’envoya à Rome en qualité de général en chef de l’armée d’occupation et d’ambassadeur extraordinaire. C’était à lui qu’était réservé l’honneur de réinstaller dans la capitale du monde chrétien le souverain Pontife, que les révolutionnaires en avaient chassé ; il s’est acquitté dignement de cette tâche honorable.

Son administration à Rome a été tout à la fois.ferme et prudente. Cette ville pourra dire de lui ce que Venise a dit du général Louis Baraguay-d’Hilliers, père du gouverneur de Rome actuel. Chargé par le général Bonaparte de former le blocus de Venise, il agit avec tant d’habileté que la ville ne tarda pas à ouvrir ses portes, et à lui donner le nom flatteur de Buono Générale, pour la modération avec laquelle il exerça le pouvoir pendant cinq mois que Venise fut sous sa domination.

Le général Baraguay d’Hilliers de retour en France, a repris sa place à l’Assemblée législative.

Barbanégre (Joseph,baron)

né le 22 août 1772, àPontacq (Béarn). D’abord marin, puis capitaine dans le 5e bataillon des Basses-Pyrénées. ; chef de bataillon dans la garde consulaire, colonel du 48e, avec lequel il se battit en héros à Austerlitz, à Iéna, à Eylau ; général de brigade après la paix de Tilsitt, il contribua puissamment au gain des batailles d’Eckmùhl, de Ratisbonne,et de Wagram, se couvrit de gloire à Krasnoé et au passage du Niémen, défendit vaillamment Stetin en 1813, etHuningue en 1815. Il n’avait dans cette dernière place qu’une centaine d’artilleurs, cinq gendarmes, une quarantaine de soldats de différents régiments, une vingtaine de douaniers, quelques militaires retraités et environ 150 gardes nationaux. Il résista deux mois, du 27 juin au 27 août, aux efforts de 30,000 Autrichiens, soutenus par les Suisses, qu’il châtia en, bombardant deux fois la ville de Bâle ; lorsqu’il sortit de la ville, après une capitulation honorable, il n’avait pas avec lui 50 hommes valides. L’ennemi était stupéfait.

« Que de belles actions, a dit Napoléon,-ont été « e perdre dans la confusion de nos désastres ou même dans la multiplicité de celles que nous avons produites ! » et il mettait au premier rang l’extraordinaire et singulière défense d’Huningue par l’intrépide Barbanègre.

Barbot (Marie-Étienne, baron, puis vicomte de)

né à Toulouse en 1770, fit en 1792 la campagne de Savoie, comme chef des volontaires de la Haute-Garonne. En 1793, il assista au siége de Toulon. ïïfiteri-suite la campagne d’Espagne et prit part à-l’affaire du Boulon, au siège de Saint-Elme, aux batailles de la montagne Noire et au siège de Rosés. Les talents et la