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Lannes vint remplacer Junot. Le 27 les brèches étant praticables, Lannes ordonna un triple assaut àja suite desquels les couvents de Santa-Engracia, Saint-Joseph, elc, tombèrent en notre pouvoir. Les progrès des assiégeants étaient lents, la prise de chaque maison nécesr sitait un siège.

Plusieurs petits mortiers de six pouces que le général Dedon avait fait.entrer dans l’artillerie pouvaient être aisément transportés partout où besoin était. En outre, ce général avait établi des pièces de douze, de quatre, el des obusiers dans plusieurs rues. Deux portes, le couvent de Jésus, le faubourg de l’Arabal furent pris. L’occupation des couvents de Saint-Lazare rendirent les Français maîtres du pont de communication et du faubourg. Le 19, le général Palafox envoya un parlementaire, mais ses propositions ne purent être accueillies. Le général Dedon fit mettre en batterie sur la rive gauche les 50 pièces qui avaient servi à l’attaque du faubourg et les dirigea contre les maisons du quai. Il fit charger de trois milliers de poudre chacun des fourneaux qui devaient éclater ensemble le lendemain, ce qui eut produit la plus épouvantable explosion. Le 20 février, la junte de Saragosse envoya une députation au maréchal Lannes. 11 était temps. On avait terminé ’ une mine énorme pour faire sauter toute la ville. La capitulation était signée, les Français montèrent par-dessus les décombres dans l’intérieur de la ville, où gisaient 5,000 cadavres sans sépulture ; les habitants s’étaient retirés dans les caves. Les maisons ouvertes à jour ou écrasées, partout des ruines ; plus de 100,000 individus entassés1 dans une ville qui n’en contenait ordinairement que 50,000. On trouva dans Saragosse 113 bouches à feu ; plus de 80 avaient été prises par les assiégeants dans le cours du siège.

Le général Dedon, qui avait eu une part si glorieuse dans ce terrible siège, continua à se signaler dans les expéditions qui suivirent. 11 se couvrit de gloire aux batailles de Talaveyra et d’Ocana et fut nommé, le 2 décembre 1810, colonel général de l’artillerie du roi d’Espagne. Il prit part à l’expédition d’Andalousie et au passage de la Sierra-Morena ; . il conserva cet emploi jusqu’en 1813, et assista à l’expédition sur Torenès, à la retraite sur Valence, à l’expédition sur Salamanque, enfin, à la reprise de Madrid (1812).

Après la campagne de 1813, pendant laquelle il se fit remarquer à la bataille de Vittoria et dans toutes les affaires d’arrière-garde, depuis cette ville jusqu’à Kursum et au col de Maga, il alla prendre le commandement de l’artillerie du 4e corps de la grande armée, figura avec gloire aux batailles de Leipzig, aux combats de Kosen, d’Auerstadt et de Hanàu. Il fit partie de l’arrière-garde jusque sur le Rhin. L’année suivante, il prit le commandement en chef des équipages de pont et se trouva enfermé dans Mayeuce.

Rentré en France après la reddition de cette place, l’Empereur refusa de le confirmer dans le grade de général de division. Dedon protesta énergiquement, mais inutilement contre cette décision. La cause de sa défaveur auprès de Napoléon fut attribuée, à cette époque,-à la publication d’un Mémoire dans lequel il donnait les plus grands éloges aux ta-lenls militaires du général. Moreau. On a vu plus haut qu’il avait servi sous ses ordres.

Une ordonnance royale du 1" juin 1814 le reconnut dans son grade de lieutenant-général pour prendre rang le 10 mai de cette-année. Louis XVIII le nomma chevalier de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis le 16 juillet suivant.

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