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Nord. En 1806, l’Empereur lui con6a la direction générale des parcs d’artillerie de l’armée de Naples ; il y commanda l’artillerie au siège de Gaëte, où un éclat de bombe lui écorcha la jambe droite. Il rétablit et réorganisa les établissements napolitains avec un zèle et une promptitude remarquables, et le roi de Naples (Joseph) lui donna, le 3 novembre 1807, le grade de général de division et le titre de commandant en chef de l’artillerie des armées française et napolitaine.

Ayant reçu l’ordre de se rendre en Espagne, il y trouva, en 1808, des lettres de service du gouvernement français pour y commander en second, comme général de division, l’artillerie de siège et de campagne. Le 12 juillet l’Empereur le décora de la croix de commandeur de la Légion-d’Honneur. Désigné, en 1809, pour prendre le commandement en chef de l’artillerie de siège de Saragosse et de l’armée d’Aragon, il donna dans ces deux circonstances de nouvelles preuves de capacité et de bravoure ; il avait réuni un équipage de soixantes bouches à feu et fait construire sur le haut Ebre un pont de ba-■ teaux destiné à faire communiquer entre eux les différents quartiers de l’armée. Le siège avait commencé vers la fin de juin. Après une première attaque qui fut repoussée, il y eut une sorte d’interruption causée par l’insuffisance des troupes. Le 11 juillet les Français passèrent l’È-bre, grâce aux travaux exécutés par le général Dedon. La ville put être entièrement investie à la fin de juillet. Dedon établit sept batteries contre le couvent de Santa-Engracia menaçant le front entre ce couvent et la porte del Carmen et en flanc le couvent des Capucins. Le 1" août, le bombardement et un feu effroyable commencèrent. Ce feu dura jusqu’au ii. Des brèches étant ouvertes par-

tout, l’assaut général commença. Après deux attaques repoussées, les assiégeants pénétrèrent dans Saragosse. Partagés en trois colonnes, ils éprouvèrent des pertes considérables et furent contrainte de revenir sur le même point. Le 7 aoûl les Espagnols reçurent un renfort de 3,000 hommes et des munitions. Pendant huit jours de suite le plus affreux combat se prolongea de rue en rue. Les Français n’occupèrent plus qu’un huitième de la ville. Les femmes espagnoles rivalisaient avec les hommes de patriotisme et de dévouement. On cite entre autres une femme du peuple nommée Augustina, la comtesse Zurita, jeune femme, belle et délicate, que l’on vit partout au milieu du feu le plus terrible des bombes, des obus et de la mousque-terie. Le 14 août le général "Verdier, commandant les opérations de siège, fit rétrograder les troupes, les événements qui suivirent le désastre de Baylen l’appelant sur un autre point. Mais quatre mois après, les maréchaux Moncey et Mortier recommencèrent le siège. Saragosse fut investi une seconde fois sur les deux rives, le 19 décembre. Dans la nuit du 21 au 22, le général Dedon ouvrit une batterie sur les hauteurs qui dominaient le monte Correro. Cette position importante fut enlevée. Moncey envoya à Palafox une sommation. Le général espagnol y répondit par un refus. Le 2 janvier, Junot, duc d’Abrantès, vint prendre le commandement du siège. L’armée assiégeante se trouva diminuée pendant que Dedon disposait ses terribles moyens d’attaque. Le fort Saint-Joseph fut pris et plusieurs sorties repoussées. Cependant les forces des assiégés s’élevaient à 50,000 et les Français n’avaient que 22,000 hommes sans vivres et entourés d’ennemis extérieurs, tout l’Aragon étant en insurrection. Mortier fut chargé de disperser les insurgés, et

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