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d’un détachement composé de son bataillon, (de cavalerie et d’artillerie légère, et chargé d’éclairer la marche de la division Vandamme sur le Lech, il passa ensuite le Danube près de Dillingen, marcha sur Donawerth et suivit de près le corps autrichien du général Kray. Il repassa le Danube à Donawerth, se porta sur Neubourg, et de là sur le Tyrol,dans la direction de Dorneubirch. Cet officier supérieur coopéra à la prise d’Immens-tadt, et établit, avec son bataillon, des communications entre cette ville et la place de Bregentz, sur le lac de Constance.

Aussitôt qu’il apprit la reddition de Feldkirch, et la rupture de l’armistice conclu entre le général Moreau et le commandant de l’armée autrichienne, Del-lard rejoignit le corps du général Le-combe, qui formait l’aile droite de l’armée, et s’empara d’Ober-Auerdorff. point important par sa position dans la vallée de Kustein. Major du 46e de ligne le 20 brumaire an xii, membre de la Légion-d’Honneur le A germinal suivant, il lit les campagnes de l’an xiv, et servit en 4806 au camp de Boulogne, où il devint, le 10 février 1807, colonel du 16e léger. Il fit, à la tête de ce corps, les guerres de 1807 et 1808 à la grande armée, en Prusse et en Pologne, et prit une part glorieuse à la victoire de Friedland.

Après la paix de Tilsitt, le 16e léger rétrograda sur Berlin, où il cantonna pendant un an. Le 18 août 1808, le colonel Dellavd quitta le camp de Mitrow, et se rendit en poste, avec son régiment, à l’armée d’Espagne où il arriva le 29 octobre. Le 11 novembre suivant, le 16" léger battit seul l’aile gauche de l’armée espagnole, commandée par le général Black. Ce régiment, fort de 5,000 hommes, et posté d’une manière désavantageuse, détruisit ou dispersa 15,000 Espagnols qui occupaient les hauteurs

d’Espina de los Monteros. Au moment de marcher à l’ennemi, le colonel Dellard s’adressant à sa troupe, lui dit : « Brave 16e, votre immortelle réputation commande ma confiance : c’est à moi de gagner aujourd’hui la vôtre ; j’y parviendrai et je vous ferai faire de belles choses si vous exécutez en silence et avec calme les mouvements que je vous commanderai. » Atteint d’une balle en abordant le premier les colonnes ennemies, il continua de commander. Dans une revue passée à Burgos, le 22 du même mois, Napoléon accorda douze décorations au 16° léger ; cette distribution se faisait sous les yeux de l’Empereur ; il se retourna vivement vers Dellard et lui dit : « Vous ne demandez donc rien pour vous, colonel. — Sire, répond ce dernier, ma récompense est dans celle que Votre Majesté vient d’accorder aux braves que je commande. » L’Empereur le nomma le même jour officier de la Légion-d’Hon-neur, et peu de temps après baron de l’Empire.

Il se distingua particulièrement au passage du Sommo-Sierra et à la prise de Madrid ; une balle lui traversa le bras gauche au moment où il prenait d’assaut la caserne des gardes du corps. Après avoir rétabli sa santé aux eaux d’Aix-la-Chapelle, il alla reprendre le commandement de son régiment à Tolède. 11 commanda l’Arzobispo, d’où il observa et éclaira les routes de Truxillo et d’Es-tella ; rendit compte le premier de la marche de l’ennemi sur Ocana, et manœuvra avec le premier corps pour empêcher les ennemis les Espagnols de passer le Tage. Il occupa successivement différentes villes et s’empara d’Agado. Il se signala à la défaite des insurgés dans la Sierra-Morena, à la prise de Séville et à Puerto-Santa-Maria. Le roi Joseph lui fit offrir, en son nom, un anneau de grand prix.

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