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Il assista au siège de Gadix jusqu’au mois de juillet 1810, et passa ensuite avec trois bataillons d’élite, sous les ordres du général Latour Maubourg commandant une division de cavalerie à Médina-Sidonia. Chargé des reconnaissances sur Gausin et Saint-Roch, surpris etenvironné sur les hauteurs de Ximena par cent-soixante insurgés embusqués, il les délogea avec quatre voltigeurs qui l’accompagnaient, et rejoignit sa colonne après avoir bien reconnu la position de l’ennemi. Ses nombreuses blessures et les fatigues de cette guerre longue et difficile le forcèrent à rentrer en France dans les derniers mois de 1810 pour y rétablir sa santé.

Nommé commandant d’armes à Os-tende, le 23 janvier 1811, l’Empereur l’appela, en 1812, à faire partie del’expé-dition de Russie. Dans la journée du 11 novembre, il défendit, avec 230 hommes d’infanterie contre 2,000 hommes de cavalerie et quatre pièces de canon, les ap-r provisionnements considérables qu’il avait formés dans le château de Clemen-tina, et qu’il fit partir jusqu’à Smolensk ; ces provisions devinrent l’unique ressource de la grande armée au moment de sa retraite. ’ De retour en France, il alla commander la place de Bayorfne. Il y reçut le brevet de général de brigade, daté de Dresde, le 8 août 1813, et l’ordre de se rendre à Magdebourg. A peine arrivé sur le Rhin, il y trouva des lettres de service qui le nommaient gouverneur de Cassel et commandant supérieur des forts de Montébello, de Saint-Hilaire, ainsi que des avant-postes chargés de la défense de Mayence. Il conserva ce commandement pendant la durée du blocus de cette place.

Louis XVIII lui confia le commandement de la place de Valenciennes : il contribua, pendant les Cent-Jours, à la

conservation de ce boulevard de la.patrie. Sous la seconde Restauration, le gouvernement le. maintint dans ce commandement. En 1818, il passa à celui de Cherbourg. Il avait été nommé chevalier de Saint-Louis le 11 octobre 181-4. Le 20 août 1823, Louis XVIII lui donna le commandement de Besançon. — Il est mort dans cette ville le 7 juillet 1832.

DELMAS (ANTOINE-GUILLAUME)

né en 1767 à Argentat (Corrèze),- entra dès l’âge de onze ans au régiment de Tou-raine et fit la guerre d’Amérique ; mais ses passions ardentes le jetèrent bientôt dans des écarts tels que, malgré l’affection de son colonel, le vicomte de Mirabeau, il fut forcé de quitter son co.rps en 1788. Choisi unanimement, en 1791, pour commandant d’un bataillon de volontaires de la Corrèze, il acquit promptement une brillante réputation à l’armée du Rhin, où on le vit un jour aller chercher un drapeau au milieu de la cavalerie ennemie, tuer de sa main deux hussards qui le défendaient, et le rapporter aux applaudissements de toute l’avant-garde. Son habileté et son courage lui valurent bientôt le grade de général de brigade et le commandement de toute l’infanterie de lavant-garde. Envoyé à Landau, Dehnas y fut menacé de destitution par le représentant du peuple, et dénoncé par les Jacobins de cette ville, il parvint à s’y soustraire. Dès la levée du blocus il alla combattre sur la ligne de Kaiserslautern. Les clubs jacobins de Spire renouvelèrent les dénonciations de Landau. Il acheva glorieusement sa journée sur le champ de bataille, alla se constituer prisonnier et fut conduit à Paris ; mais l’armée le réclama bientôt.

Rentré en ligne à la tête d’une division et faisant la reconnaissance de la

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