Page:Mullié - Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, I.djvu/455

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

En -1812, les Français ayant évacué Valladolid, se retirèrent sur Burgos, devant les forces trop nombreuses de Wellington. Le général Souham, commandant en chef, à la place de Clausel qui avait été blessé à la bataille des Arapyles, avait laissé dans le château de Burgos une garnison de 1,800 hommes, sous les ordres du général Dubreton. Burgos, construit sur une colline oblongue, présentait un poste fortifié, couvrant le seul dépôt de munitions et de vivres qui restait à l’armée de Portugal. Convaincu de l’importance de ce château, Wellington avait résolu d’en faire le siège. L’armée française s’étant mise en marche le 18 septembre pour continuer sa retraite, et l’ennemi ayant suivi ce mouvement, la ville et le château furent bientôt enveloppés, et la ville occupée en partie.

Le 19, les Anglo-Portugais s’approchant à la faveur des escarpements que l’artillerie ne pouvait apercevoir, refoulèrent tous les postes sur l’ouvrage à cornes et enlevèrent les redans que les ingénieurs français avaient commencés. Us purent ainsi s’établir sur les travaux avancés, non encore terminés et restèrent en position à portée de pistolet.

Pendant la nuit, Wellington voulant s’emparer de l’ouvrage dit Saint-Michel, qui était en mauvais état et peu susceptible d’être défendu, rassembla ses colonnes et à la faveur du terrain les dirigea sur ce point. Un bataillon de ligne défendit vigoureusement son poste contre l’attaque de ■& bataillons anglais ; mais forcé de céder au nombre, il dut, pour se retirer dans le château, se faire jour à la baïonnette à travers les ennemis. Il perdit 142- hommes et les assiégeants 420.

Le château n’étant pas assez vaste pour contenir tous ses défenseurs, le général Dubreton avait fait camper sa garnison

entouraient la colline. Les assiégeants munis d’échelles, se présentèrent en force dans la nuit de 22 au 23, pour emporter le camp retranché. Ils avaient marché sur deux colonnes, l’une du côté de la ville, et la seconde sur le pont du chemin de Saint-Amler. Cette dernière donna l’assaut avec une grande vigueur, mais elle fut reçue très-résolûment par 5 compagnies du bataillon qui avait défendu l’ouvrage de Saint-Michel. Les assaillants furent culbutés et mis en fuite, tant par la fusillade que par des obus chargés que l’on allumait à la main et que l’on jetait ensuite dans le fossé.

La colonne qui attaqua du côté de la ville n’eut pas,plus de succès ; elle ne put parvenir à descendre la contrescarpe. Cette attaque infructueuse avait coûté beaucoup de monde à l’ennemi. Des cadavres encombraient les fossés pêle-mêle avec les échelles apportées pour l’escalade.

Les Anglo-Portugais employèrent alors la sape et la mine ; mais la garnison faisant pleuvoir des grenades et des combustibles de toute espèce, les empêcha de continuer leur travail. Le 29, à une heure du matin, les assiégeants mirent le feu aux fourneaux établis sous le terre-plein du camp, près du magasin à poudre ; mais les poudres ayant été placées trop bas dans les fourneaux, la brèche ne fut pas praticable, et un feu très-meurtrier accueillit la colonne qui se présenta pour donner l’assaut. Dans le même moment échoua également l’attaque d’une autre colonne sur un autre point.

Bientôt après, les assaillants tentèrent de faire une brèche dans la muraille avec 3 pièces de gros calibre ; mais ces pièces furent aussitôt démontées par le feu des assiégés. Le 4 octobre, l’ennemi fit sauler la