Page:Mullié - Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, I.djvu/456

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

DUB ( rible explosion eut lieu ; les Portugais s’élancèrent à la nouvelle brèche, tandis que celle qui avait été ouverte le 29 était envahie par une colonne de grenadiers anglais. Malgré le feu à bout portant que les assiégés dirigeaient sur ces deux ouvertures, ils furent forcés de se retirer, et le camp retranché tomba au pouvoir de l’ennemi.

Le général Dubreton ordonne le lendemain une sortie. Deux compagnies de voltigeurs et un détachement de pionniers marchèrent résolument à l’ennemi, le chargèrent à la baïonnette, reprirent la plus grande partie du camp retranché, s’y maintinrent jusqu’à ce que les pionniers eussent complètement détruit les travaux commencés par les assiégeants, et se retirèrent ensuite emportant les gabions et les outils abandonnés par les tirailleurs.

Les Anglo-Portugais ne tardèrent pas à rentrer dans le camp retranché ; ils poussèrent leurs travaux jusqu’à près de 5 toises de la ligne française et perdirent beaucoup de monde à la construction de cet ouvrage. Cependant, l’ennemi continuait ses travaux sourterrains sur les autres points, le général Dubreton ordonna une nousrelle sortie dans la nuit du 7 au 8 octobre, 3 compagnies de grenadiers, 2 sections de voltigeurs et un détachement de pionniers et de tirailleurs s’avancèrent avec rapidité, passèrent à la baïonnette tout ce qui se trouva dans les ouvrages, à l’exception de 6 officiers et de 36 soldats anglais qui furent faits prisonniers, puis ils se retirèrent en bon ordre.

Le lendemain, les assiégés se rétablirent derrière les parapets retournés du camp retranché, et dirigèrent sur la place un feu terrible. Bientôt la brèche fut praticable.

Le 18, huit bataillons divisés en trois colonnes furent réunis dans les tranchées

53 ) DUB pour donner l’assaut. A quatre heures, une mine fit explosion et détruisit tout le mur crénelé qui défendait le poste de San-Romano. Les trois colonnes ennemies profitèrent de ce moment pour s’élancer. Le poste français qui gardait San-Romano mit le feu en se retirant à une fougasse pratiquée sous la chapelle de San-Romano. L’édifice tout entier s’écroula et 2 bataillons anglais furent complètement anéantis. L’explosion, jointe au feu de la demi-lune qui prenait en flanc la colonne d’attaque, causa aux ennemis une si grande perte qu’ils se retirèrent dans le plus grand désordre. Pareil échec fut éprouvé par la seconde colonne. L’ennemi ne réussit d’abord que dans l’attaque de la brèche du côté de Saint-Michel, où il avait placé ses meilleures troupes. Là les assaillants emportèrent la brèche et la seconde enceinte, quelques-uns pénétrèrent même dans le corps de la place. Bientôt la chance tourna : Le général Dubreton, ralliant sa garnison, chargea l’ennemi établi dans la troisième ligne et le chassa aux cris de vive. l’Empereur !

La garnison fit les 19,20 et 21 de nouvelles sorties où elle eut toujours l’avantage. Le 22, les Anglo-Portugais firent sauterie magasin à poudre qu’ils avaient établi sur les hauteurs de Saint-Michel. La fusillade ayant cessé presqu’en même temps, les Français s’aperçurent que l’ennemi était en pleine retraite ; en’effet, le même jour Burgos vit entrer dans ses murs l’avant-garde de l’armée française.

Le siège de Burgos avait duré 35 jours, et l’intrépidité du général Dubreton et de sa garnison avait fait échouer tous les efforts de l’ennemi, qui y avait perdu près de 2,500 hommes. Les Français eurent 600 hommes hors de combat.

Ce beau fait d’armes fut mis à l’ordre du jour de l’armée. Après le rapport circonstancié qui en fut fait au ministre de

DUC

( 4S4)