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ce témoignage d’estime et de gratitude, je serais fâché que mon vœu et ma satisfaction personnelle ne- servissent pas d’exemple dans un pays où m’a placé la confiance du gouvernement. »

Le 20 messidor de la même année, le premier Consul lui donna le commandement de la douzième division militaire (Nantes), et il se rendit immédiatement à son poste. Membre de laLégion-d’Hon-neur, le 49 frimaire an XII, il en fut créé commandant le 25 prairial suivant, et fut désigné par l’Empereur pour faire partie du collège électoral du département du Var, où il possédait de grandes propriétés. Le 21 ventôse an XIII, il fut appelé au commandement de la subdivision de Seine-et-Oise, faisant partie de la 1" division militaire.

Le général du Muy exerçait encore ces fonctions lorsque l’armée, rassemblée sur les côtes de l’Océan, fut dirigée à marches forcées contre l’Autriche qui voulait tenter de nouveau la chance des combats. Plein de patriotisme et de dévouement à l’Empereur, il demanda à être employé plus activement, et lui adressa à cet effet une supplique le 28 fructidor an XIII.

Cette demande n’eut pas le -résultat qu’il s’en était promis ; mais le 23 novembre 1806, le major général, prince de Neufchâtel, lui expédia de Berlin l’ordre de se rendre sur-le-champ au quartier général de la grande armée. A son arrivée, il fut très-bien accueilli par l’Empereur, qui le nomma gouverneur général de la Silésie. Pendant son séjour dans cette province, le général du Muy travailla avec une bienveillance infatigable à soulager les habitants des maux que la guerre lui avait fait souffrir ; il protégea leur industrie et leurs propriétés, et s’acquit, par sa conduite équitable, leur estime et leur reconnaissance. „

Le 13 mai 1807, le général Kliest qui, mis en déroute la veille, avait rallié ses troupes, vint attaquer le prince Jérôme Napoléon, et reprit sur les Bavarois le village de Canth. Il se disposait à poursuivre ce premier avantage, lorsque le général du Muy, sorti de Breslau à la tête d’environ 1,100 Français, dragons, chasseurs et hussards qui étaient venus pour se remonter en Silésie, tomba à l’improviste sur la colonne prussienne et la mit en déroute. 150 hussards à pied reprirent Canth de vive force et délivrèrent les prisonniers bavarois que l’ennemi avait faits le matin. Le général du Muy conserva son gouvernement jusqu’à la formation de l’armée du Rhin, vers la fin de 1808, époque à laquelle il fut créé baron de l’Empire..

Par décret du 9 novembre 1808, l’Empereur lui confia le commandement de la 7e division militaire (Grenoble), et le 14. avril 1809 il lui donna celui de la 8e division (Marseille), qu’il conserva pendant les premiers temps de la Restauration.

Louis XVIII le nomma grand officier de laLégion-d’Honneurle29juillet 1814, et commandeur de Saint-Louis le 23 août suivant. Mais s’éfant rendu à Paris dans les premiers jours de décembre, il apprit que par décision royale du même mois il était admis à la retraite, et qu’il était remplacé dans le commandement de la 8e division par le général Lapoype.

Cette retraite, motivée sur son âge et sur l’ancienneté de ses services, quand l’officier appelé aie remplacer se trouvait dans les mêmes conditions que lui, le blessa profondément. Néanmoins, lors du débarquement de l’Empereur, au mois de mai 1815, on lui donna le commandement de la 18e compagnie de volontaires royaux dits Gardes du roi, composée d’officiers en non-activité. Ce retour tardif du pouvoir ne cicatrisa point la blessure faite à l’amour-propre du général, aussi,

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