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bataillons de son régiment et trois cents hommes de la garde civique. Quoique les approches de cette place fussent défendues par un grand nombre d’insurgés, et que la place elle-même renfermât une garnison de troupes régulières. L’occupation de Crotone était de la plus grande importance, tant à cause de son port que par la facilité qu’avaient de débarquer sur ce point tous les hommes qu’on envoyait de Sicile. Aussi le roi Joseph lui témoigna-t-il sa satisfaction par une lettre autographe rédigée dans les termes les plus honorables pour le 29e de ligne et pour son chef.

Le 28 mai 1807, le 29" de ligne trouva encore l’occasion de se signaler à l’affaire de Mileto, et le général Régnier cita particulièrement dans son rapport le colonel-Billard. Le 29e de ligne eut, dans cette circonstance, vingt-et-un officiers et trois-cent trente sous-officiers et soldats mis hors de combat. A la fin de 1808, le colonel Billard commandait l’île de Pro-cida, et pendant son séjour une escadre anglaise, composée de cinq vaisseaux et de six frégates, se présenta devant l’île. Un parlementaire vint sommer le colonel de rendre la place, mais celui-ci lui répondit que les Français n’avaient pas pour habitude de se rendre à une première invitation. L’officier anglais se retira, et, après quelques démonstrations sans résultat, l’escadre ennemie leva l’ancre et se dirigea sur Ischia, où elle n’obtint pas plus de succès.

En 1809 il fit partie de l’armée sous les ordres du prince Eugène, et se trouva au combat devant Caldiero, au passage de la Piave, à la.bataille de Raab, et au combat du 5 juillet au soir, ou l’armée d’Italie éprouva un’ échec en voulant s’emparer du plateau de Wagram. Le 29q de ligne eut, dans cette affaire, soixanle-.dix officiers tués ou blessés, et le colonel y perdit un cheval tué sous lui.

Le soir, le prince dit au colonel en le voyant : « On m’avait annoncé la triste anouvelle que votre régiment était en-« tièrement détruit, et que vous étiez au « nombre des blessés. — Non, » répondit le colonel, « et j’espère que demain « les faibles débris du 29e et moi nous « prendrons notre revanche. » En effet, les deux divisions Broussier et Lamarque se couvrirent de gloire. Les colonels des 13° et 9e régiment furent tués, le colonel Billard eut la moitié de son chapeau emporté par un boulet, et son cheval blessé sous lui. Le général commandant la brigade, mis hors de combat dès le commencement de l’action, avait laissé le commandement au colonel Billard, qui l’avait conservé pendant toute la journée.

L’Empereur, par décret du 1b août 1809, lui accorda le titre de baron de l’Empire, avec une dotation de 6,000 fr. de rente. Le prince plaça le 29e de ligne dans la division du général Barbou, qui, réunie au corps du général Baraguay d’Hilliers, était chargée de pacifier le Tyrol. La prise du malheureux Hoffer, chef des insurgés, fut le résultat des habiles dispositions du colonel Billard. Au commencement de 1810, les Tyroliens s’étant soumis, le 29e se rendit àLi-vourne, où il tint garnison jusqu’en 1811, époque à laquelle il fut envoyé à Toulon. En arrivant dans cette place, le colonel Billard reçut sa nomination au grade de général de brigade, auquel il avait étéélcvé le 6 août 1811. Il demeura chargé du commandement du département du Var et spécialement des troupes en garnison à Toulon.

Le 29 mars 1812, il reçut l’ordre de se rendre à Wesel pour y prendre le commandement de la 3e brigade de la 12* division d’infanterie, faisant partie du 9° côrps^ de la grande armée. C’est à la tête de ces troupes qu’il fit la mémorable