Page:Mullié - Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, I.djvu/80

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

campagne de Russie. Le 9’ corps chargé de l’arrière-garde de l’armée, n’eut jusqu’à son arrivée à Smolensk que d’es engagements de peu d’importance.

Cependant le duc de Bellune ayant réuni à son commandement celui du corps du duc de Reggio, qui avait été mis hors de combat, crut devoir faire une reconnaissance des forces de l’ennemi. C’était la première fois que le 9° corps se trouvait en ligne. Cette reconnaissance, par l’acharnement qui eut lieu de part et d’autre, devint un véritable combat dans lequel le 9° corps, qui était en tête, perdit du monde sans obtenir de résultat décisif. La brigade Billard qui tenait la gauche, eut ordre de se porter dans cette direction pour rétablir la communication de la route, ce qu’elle exécuta en faisant 200 prisonniers.

L’aide-de-camp russe Boutôurlin a prétendu dans son ouvrage sur Ja guerre de 1812 (tome n, page 359) que, dans une des affaires qui eurent lieu, la brigade Billard, à l’approche de l’artillerie russe, n’attendit pas l’ennemi et se retira. C’est une erreur qu’il importe de rectifier. Le général Billard, commandant l’avant-garde, renforcé par les lanciers de Berg, ne fut point attaqué et passa la nuit dans sa position, appuyé au village de Batoury. Il y eut à la vérité un bataillon de la lrc brigade qui fut fait prisonnier. H avait été envoyé le matin avec les lanciers de Berg pour faire une reconnaissance dont le résultat fut la retraite des lanciers et la prise du bataillon. Le général Billard voyant revenir les lanciers, qui étaient vivement pressés par une quantité innombrable de Cosaques, se porta en avant et arrêta la cavalerie ennemie. Il envoya demander au général Patournaux deux pièces de canon pour aller au secours du bataillon compromis, mais ces pièces n’arrivèrent pas à temps. Le 9e corps ayant reçu l’ordre quelque temps après de se tenir en mesure de pouvoir faire face à Wittgenstein et à Tchitchakow, et cependant de ne pas compromettre des troupes sur lesquelles l’Empereur comptait pour protéger son mouvement rétrograde sur Smolensk, il lui devenait impossible d’entreprendre quelque chose de sérieux y ainsi ce corps se fondit sans avoir rendu les services qu’on pouvait attendre de lui. Les marches’et les contre-marches, plus que les combats, l’avaient réduit de moitié au moment où il fut chargé du commandement de l’arrière-garde. La 42e division qui, en entrant en campagne, était forte de 12,500 hommes, en comptait alors à peine 3,000.

Le 28 novembre, le général Billard, avec sa brigade, dont l’effectif ne dépassait pas 1,000 combattants, eut mission de rejeter de l’autre côté de la Bérésina les troupes de Tchitchakow, qui s’étaient introduites dans Borisovyen passant un à un sur les débris du pont brûlé. Les dispositions qu’il’prit eurent tout le succès qu’on pouvait en espérer. Un bataillon du 44e de ligne ayant chargé à la baïonnette tandis que le 126e se portait au point de retraite de l’ennemi, un grand nombre de Russes trouvèrent la mort ou se noyèrent en voulant passer Irop précipitamment le fleuve. Le général Billard, relevé par la brigade du général Blan-mont, alla rejoindre le général de division Patournaux," qui se trouvait arrêté avec la i" brigade par le corps du comte de Wittgenstein. Le général Patournaux à la tête des troupes du général Billard, réduites à 430 combattants, prit une direction à droite dans l’intention de chercher un gué où il pût faire passer sa division. Il envoya des officiers pour prévenir les deux autres brigades de ce mouvement, mais cet avis ne parvint pas aux généraux Camus et Blanmont