Page:Multatuli - Max havelaar, traduction Nieuwenhuis, 1876.djvu/321

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

verneur-général, ou bien encore à moins d’être l’auteur de cet ignoble rapport sur la tranquillité tranquille.

À quoi, cela lui a-t-il servi, tout cela ?

Donc, si je veux être écouté, et surtout compris, il faut que j’écrive autrement que lui.

Mais alors, comment ?

Voyez-vous, lecteur, je cherche la réponse à ce : comment ? et c’est à cause de cela que mon livre prend une tournure si bizarre ; c’est un carnet d’échantillons ; faites votre choix ; plus tard je vous servirai du jaune, du bleu, du rouge, suivant votre désir.

Havelaar avait déjà étudié le mal-du-gouvernement sur tant de patients, — et cela, plusieurs fois in anima vili, c’est à dire, par analogie, sur des préfets, des contrôleurs, des surnuméraires, qui sont au Gouverneur-général, ce que la rougeole est à la petite vérole ; et, finalement, lui-même il avait souffert de ce mal.

Il l’avait déjà étudié si souvent et sur un si grand nombre de malades, qu’il en connaissait assez bien les symptômes et les caractères.

Dans la première période de la maladie, il avait trouvé le Gouverneur-général actuel, moins étourdi que la plupart des autres ; et il en avait conclu que les suites en seraient moins funestes.

Voilà pourquoi il eut peur d’être le plus fort le jour où il comptait se présenter pour défendre le droit des habitants de Lebac.


________