Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Comédies II.djvu/309

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Fortunio.

Je n’exige rien. Vous l’aimez ; soyez en paix tant qu’il vous aimera.

Jacqueline.

Je vous remercie de ces deux promesses. [Si vous veniez à vous en repentir, je vous répète que toute condition sera reçue, imposée par vous. Comptez sur ma reconnaissance. Puis-je dès à présent réparer autrement mes torts ? Est-il en ma disposition quelque moyen de vous obliger ? Quand vous ne devriez pas me croire, je vous avoue que je ferais tout au monde pour vous laisser de moi un souvenir moins désavantageux.] Que puis-je faire ? je suis à vos ordres.

Fortunio.

Rien. Adieu, madame. Soyez sans crainte ; vous n’aurez jamais à vous plaindre de moi.

Il va pour sortir et prend sa romance.
Jacqueline.

Ah ! Fortunio, laissez-moi cela.

Fortunio.

Et qu’en ferez-vous, cruelle que vous êtes ? Vous me parlez depuis un quart d’heure, et rien du cœur ne vous sort des lèvres. Il s’agit bien de vos excuses, de sacrifices et de réparations ! il s’agit bien de votre Clavaroche et de sa sotte vanité ! il s’agit bien de mon orgueil ! Vous croyez donc l’avoir blessé ? Vous croyez donc que ce qui m’afflige, c’est d’avoir été pris pour dupe et plaisanté à ce dîner ? Je ne m’en souviens seu-