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Pierre.

Qu’elle couch… Ah ! mort de mort, de mille morts ! Quelle heure est-il ?

Philippe.

Où vas-tu ? Allons ! es-tu fait de salpêtre ? Qu’as-tu à faire de cette épée ? tu en as une au côté.

Pierre.

Je n’ai rien à faire ; allons dîner ; le dîner est servi.

Ils sortent.



Scène II

Le portail d’une église.
Entrent LORENZO et VALORI.
Valori.

Comment se fait-il que le duc n’y vienne pas ? Ah ! monsieur, quelle satisfaction pour un chrétien que ces pompes magnifiques de l’Église romaine ! quel homme peut y être insensible ? L’artiste ne trouve-t-il pas là le paradis de son cœur ? le guerrier, le prêtre et le marchand n’y rencontrent-ils pas tout ce qu’ils aiment ? Cette admirable harmonie des orgues, ces tentures éclatantes de velours et de tapisseries, ces tableaux des premiers maîtres, les parfums tièdes et suaves que balancent les encensoirs, et les chants délicieux de ces voix argentines, tout cela peut choquer, par son ensemble mondain, le moine sévère et ennemi du plai-