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QUATRIÈME PARTIE

1843-1857

XV

Notre sœur avait pour amie d’enfance une charmante personne qui, à peine mariée, fut obligée de rentrer dans la maison paternelle. Toute la haute société de Paris s’intéressa au malheur de cette femme vraiment aimable, belle, sage et condamnée à l’âge de vingt ans à un veuvage éternel. Son séjour sous le toit conjugal avait été accompagné de circonstances si étranges qu’on se demandait, en hésitant, s’il ne fallait pas la traiter encore en jeune fille. Comme elle ne pouvait pas regretter un homme qui n’avait rien épargné pour la détacher de lui, elle ne tarda pas à essuyer ses larmes et à reprendre ses grâces et son enjouement accoutumés. Nous demeurions alors