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— Ah ! portons mon désespoir
 Loin de ma patrie…
Je vais enfin te revoir,
 Ô belle Italie !

— J’ai perdu l’objet charmant
 Qui fut ma maîtresse…
Entrez chez nous un moment,
 Dit la belle hôtesse.

— Plaignez le mal amoureux
 Qui me désespère…
Et toi, la fille aux doux yeux,
 Remplis-moi mon verre.


Si je me suis rappelé ces trois couplets, c’est que, pendant un jour entier, les voix des femmes, que la complainte avait amusées, les ont répétés cent fois, et qu’on entendait résonner dans tout le château, sur le refrain de la mazourke : Que de maux sur terre !Que de plaisirs ici-bas ! Je les donne au lecteur, comme ces reliques oubliées dans un tiroir, et que le poète de la Nuit de décembre appelle « débris des jours heureux ».

Voici encore une de ces reliques qu’il faut ranger parmi les improvisations : Alfred de Musset, qui a chanté la grâce et la beauté jusque dans les marches d’un escalier de Versailles, était à plus forte raison disposé à leur rendre hommage lorsqu’il les rencontrait dans une femme. Un soir, chez sa marraine, il voit arriver une jeune et charmante personne qui apportait à la maîtresse de la maison un petit pré-