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PREMIÈRE PARTIE

mélancoliquement penchée, les mains jointes, les bras pendants. Puis, m’examinant, me touchant de nouveau, je me demandai si tout cela n’avait pas un but, une fin… Instinctivement je comprenais qu’il me manquait quelque chose que je ne pouvais définir, mais que je voulais, que je désirais de toute mon âme.

Je devais avoir l’air égaré, car je riais parfois frénétiquement ; mes bras s’ouvraient comme pour saisir l’objet de mes vœux ; j’allais jusqu’à m’étreindre. Je m’enlaçais, je me caressais ; il me fallait absolument une réalité, un corps à saisir, à presser ; dans mon étrange hallucination, je m’emparais de moi-même, croyant m’attacher à un autre.

À travers les vitraux on découvrait au