Page:Musset - La Confession d’un enfant du siècle, vol. II, 1836.djvu/178

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peintes, ses jardins verts en espalier et les Apennins derrière elle. Mais que de bruit ! quelle multitude ! Sur trois hommes qui passent dans les rues, il y a un moine et un soldat. Florence est triste ; c’est le Moyen ge encore vivant au milieu de nous. Comment souffrir ces fenêtres grillées et cette affreuse couleur brune dont les maisons sont toutes salies ! Qu’irions-nous faire à Rome ? nous ne voyageons pas pour nous éblouir, et encore moins pour rien apprendre. Si nous allions sur les bords du Rhin ? mais la saison y sera passée, et quoiqu’on ne cherche pas le monde, il est toujours triste d’aller où il va, quand il n’y est plus. Mais l’Espagne ? trop d’embarras nous y arrêteraient ; il faut y marcher comme en guerre et s’attendre à tout, hormis au repos. Allons en Suisse ! si tant de gens y voyagent, laissons les sots en faire fi ; c’est là qu’éclatent dans toute leur splendeur les trois couleurs les plus chères à