Page:Musset - La Confession d’un enfant du siècle, vol. II, 1836.djvu/179

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Dieu : l’azur du ciel, la verdure des plaines et la blancheur des neiges au sommet des glaciers. « Partons, partons, disait Brigitte, envolons-nous comme deux oiseaux. Figurons-nous mon cher Octave, que c’est d’hier que nous nous connaissons. Vous m’avez rencontrée au bal, je vous ai plu et je vous aime ; vous me contez qu’à quelques lieues d’ici, dans je ne sais quelle petite ville, vous avez aimé une madame Pierson ; ce qui s’est passé entre vous et elle, je ne le veux seulement pas croire. N’iriez-vous pas me faire confidence de vos amours avec une femme que vous avez quittée pour moi ? Je vous dis tout bas à mon tour qu’il n’y a pas bien longtemps encore j’ai aimé un mauvais sujet qui m’a rendue assez malheureuse ; vous me plaignez, vous m’imposez silence, et il est convenu entre nous qu’il n’en sera jamais question. »

Lorsque Brigitte parlait ainsi, ce que j’éprouvais