Page:Musset - La Confession d’un enfant du siècle, vol. II, 1836.djvu/240

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dialogue entre l’esprit et la conscience. « Si je perdais Brigitte ? disait l’esprit. — Elle part avec toi, disait la conscience. — Si elle me trompait ? — Comment te tromperait-elle, elle qui avait fait son testament où elle disait de prier pour toi ! — Si Smith l’aimait ? — Fou, que t’importe, puisque tu sais que c’est toi qu’elle aime ? — Si elle m’aime, pourquoi est-elle triste ? — C’est son secret, respecte-le. — Si je l’emmène, sera-t-elle heureuse ? — Aime-la, elle le sera. — Pourquoi, quand cet homme la regarde, semble-t-elle craindre de rencontrer ses yeux ? — Parce qu’elle est femme, et qu’il est jeune. — Pourquoi, quand elle le regarde, cet homme pâlit-il tout à coup ? — Parce qu’il est homme, et qu’elle est belle. — Pourquoi, quand je l’ai été voir, s’est-il jeté en pleurant dans mes bras ? pourquoi un jour s’est-il frappé le front ? — Ne demande pas ce qu’il faut que tu ignores. — Pourquoi faut-il que j’ignore ces