Page:Musset - La Confession d’un enfant du siècle, vol. II, 1836.djvu/241

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

choses ? — Parce que tu es misérable et fragile, et que tout mystère est à Dieu. — Mais pourquoi est-ce que je souffre ? pourquoi ne puis-je songer à cela sans que mon âme s’épouvante ? — Songe à ton père, et à faire le bien. — Mais pourquoi ne le puis-je pas ? pourquoi le mal m’attire-t-il à lui ? — Mets-toi à genoux, confesse-toi ; si tu crois au mal, tu l’as fait. — Si je l’ai fait, était-ce ma faute ? pourquoi le bien m’a-t-il trahi ? — De ce que tu es dans les ténèbres, est-ce une raison pour nier la lumière ? s’il y a des traîtres, pourquoi es-tu l’un d’eux ? — Parce que j’ai peur d’être dupe. — Pourquoi passes-tu tes nuits à veiller ? Les nouveau-nés dorment à cette heure. Pourquoi es-tu seul maintenant ? — Parce que je pense, je doute et je crains. — Quand donc feras-tu ta prière ? — Quand je croirai. Pourquoi m’a-t-on menti ? — Pourquoi mens-tu, lâche, à ce moment même ? Que ne meurs-tu, si tu ne peux souffrir ? »