Page:Musset - La Confession d’un enfant du siècle, vol. II, 1836.djvu/250

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voyage. J’y renoncerais, dis-je à Brigitte, si je pensais qu’elle l’eût moins à cœur ; je me trouvais si bien à Paris que je ne demandais pas mieux que d’y rester tant qu’elle le trouverait agréable. Je fis l’éloge de tous les plaisirs qu’on ne peut trouver que dans cette ville ; je parlai des bals, des théâtres, de tant d’occasions de se distraire qui s’y rencontrent à chaque pas. Bref, puisque nous étions heureux, je ne voyais pas pourquoi nous changions de place, et je ne songeais pas à partir de sitôt.

Je m’attendais qu’elle allait insister pour notre projet d’aller à Genève, et, en effet elle n’y manqua pas. Ce ne fut pourtant qu’assez faiblement ; mais, dès qu’elle en eut dit les premiers mots, je feignis de me rendre à ses instances ; puis, détournant la conversation, je parlai de choses indifférentes, comme si tout eût été convenu.

« Et pourquoi, ajoutai-je, Smith ne viendrait-