Page:Musset - La Confession d’un enfant du siècle, vol. II, 1836.djvu/254

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« Est-ce sérieux ? demanda Brigitte ; vous voulez partir cette nuit ?

— Pourquoi pas, répondis-je, puisque nous sommes d’accord ensemble que nous devons quitter Paris ?

— Quoi ! maintenant ? à l’instant même ?

— Sans doute ; n’y a-t-il pas un mois que tout est prêt ? Vous voyez qu’on n’a eu que la peine de lier nos malles sur la calèche ; du moment qu’il est décidé que nous ne restons pas ici, le plus tôt fait n’est-il pas le meilleur ? Je suis d’avis qu’il faut tout faire ainsi et ne rien remettre au lendemain. Vous êtes ce soir d’humeur voyageuse, et je me hâte d’en profiter. Pourquoi attendre et différer sans cesse ? Je ne saurais supporter cette vie. Vous voulez partir, n’est-il pas vrai ? Eh bien ! partons, il ne tient plus qu’à vous. »

Il y eut un moment de profond silence. Brigitte alla à la fenêtre et vit qu’en effet