Page:Musset - La Confession d’un enfant du siècle, vol. II, 1836.djvu/264

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Elle mit tant de douceur dans ces paroles que je me jetai à ses genoux. Qui eût résisté à son regard et au son divin de sa voix ? « Mon Dieu ! m’écriai-je, vous m’aimez, Brigitte ? ma chère maîtresse, vous m’aimez ?

— Oui, je vous aime, oui, je vous appartiens ; faites de moi ce que vous voudrez. Je vous suivrai ; partons ensemble ; venez, Octave, on nous attend. »

Elle serrait ma main dans les siennes et me donna un baiser sur le front. « Oui, il le faut, murmura-t-elle ; oui, je le veux, jusqu’au dernier soupir.

— Il le faut ? me dis-je à moi-même. » Je me levai. Il ne restait plus sur la table qu’une seule feuille de papier que Brigitte parcourait des yeux. Elle la prit, la retourna, puis la laissa tomber à terre. « Est-ce tout ? demandai-je.

— Oui, c’est tout. »

Lorsque j’avais fait venir les chevaux, ce