Page:Musset - La Confession d’un enfant du siècle, vol. II, 1836.djvu/275

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On la soupçonne ; qui ? un indifférent ? elle peut et doit le mépriser. Est-ce son amant ? l’aime-t-elle, cet amant ? si elle l’aime, c’est là sa vie ; elle ne peut pas le mépriser.

— Sa seule réponse est le silence.

— Vous vous trompez : l’amant qui la soupçonne, offense par là sa vie entière, je le sais ; ce qui répond pour elle, n’est-ce pas ? ce sont ses larmes, sa conduite passée, son dévouement et sa patience. Qu’arrivera-t-il si elle se tait ? que son amant la perdra par sa faute, et que le temps la justifiera. N’est-ce pas là votre pensée ?

— Peut-être ; le silence avant tout.

— Peut-être, dites-vous ? assurément je vous perdrai si vous ne me répondez pas ; mon parti est pris, je pars seul.

— Eh bien ! Octave…

— Eh bien ! m’écriai-je ; le temps donc vous justifiera ? Achevez ; à cela du moins dites oui ou non.